Des taux d’œstrogènes trop faibles rendraient les femmes plus susceptibles à développer des troubles de stress post-traumatiques (PTSD) alors que des taux élevés s’avéreraient protecteurs. C’est ce que suggère une étude menée par l’école de médecine de l’université d’Emory et par celle d’Harvard qui est parue dans Molecular Psychiatry.
En effet, les scientifiques ont examiné les échantillons de sang de 278 femmes incluses dans the Grady Trauma Project, des travaux qui portaient sur des habitants d’Atlanta de faibles revenus qui sont souvent confrontés à la violence. Les chercheurs se sont particulièrement intéressés aux analyses ADN et surtout à la présence de méthylation, une modification qui entraîne l’inactivation des gènes. Le groupe étudié comportait des femmes en âge de procréer et donc soumises à des variations menstruelles du taux d’œstrogènes mais également des femmes ménopausées avec un niveau d’hormones plus bas.
Les œstrogènes ont un rôle épigénétique
Les résultats sont surprenants : « nous savons que les œstrogènes affectent l’activité de plusieurs gènes », explique le Pr Alicia Smith, qui a dirigé les travaux, « mais si on regarde les sites modulés par les œstrogènes qui sont aussi associés au PTSD, juste un seul sort du lot ». Le site en question est situé sur le gène HDAC4, qui s’avère crucial pour l’apprentissage et la mémoire chez la souris. Ici, chez les femmes, les variations génétiques de ce gène sont corrélées à son activité et aux capacités des personnes à répondre et à se remettre d’un évènement effrayant.
En outre, les expériences sur des souris femelles ont montré que le gène HDAC4 est activé dans l’amygdale pendant que l’animal faisait l’apprentissage de la peur, mais ce phénomène ne se produisait que si le taux d’œstrogène du rongeur était faible. Ainsi, pour les chercheurs, utiliser ces hormones comme traitement préventif pourrait peut-être diminuer les risques de survenue d’un PTSD suite à un évènement traumatisant. Ces spécialistes remarquent également qu’en plus de moduler le processus de peur, il est possible que ces hormones altèrent la perception de la douleur.
En revanche, dans cette étude, les effets des œstrogènes n’ont pas été étudiés chez les hommes. Des recherches antérieures ont néanmoins montré que chez eux, la testostérone est transformée en œstrogènes dans le système nerveux central où ils joueraient un rôle primordial dans le développement.
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