Depuis l’arrivée sur le marché en France en 2012 des anticoagulants oraux directs (AOD), davantage de patients souffrant de fibrillation atriale (FA) se font traiter pour prévenir la survenue d'accidents ischémiques cérébraux. Un article publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France montre l’évolution du traitement par les anticoagulants oraux (ACO) entre 2010 et 2018.
Parmi les AOD, l’apixaban arrive largement en tête
Si avant 2012, les anticoagulants oraux utilisés pour une FA étaient les anti-vitamines K (AVK), l’arrivée des anticoagulants oraux directs a permis un usage beaucoup plus important de ce type de médicament. Ainsi, « en 2018, 225 747 nouvelles personnes avec une FA traitée par ACO ont été identifiées. Le taux standardisé était de 410/100 000 habitants. Celui-ci a augmenté de façon importante depuis 2010 (295 pour 100 000) avec un pic en 2012 (455 pour 100 000) à la suite de l’introduction des ACO directs. Depuis 2013, une évolution annuelle moyenne positive des taux a été observée, en particulier chez les femmes (+ 1,9 %), les personnes âgées de 20-64 ans (+ 2,6 % chez les femmes et + 0,5 % chez les hommes) et celles âgées de + 85 ans (+ 1,2 % chez les femmes et + 0,8 % chez les hommes) », précise l’article du BEH.
Ce travail a été réalisé à partir d’informations issues du Système national des données de santé (SNDS), et en s’aidant d’un algorithme pour savoir, parmi les patients nouvellement traités par ACO, ceux qui l’étaient pour une FA. En allant plus dans le détail, il apparaît qu’en 2018, quand un traitement par anticoagulant oral était initié, il se faisait dans 87,1 % des cas par un AOD (49,1 % par apixaban, 32,8 % par rivaroxaban et 5,2 % par dabigatran) et dans 12,9 % des cas par un AVK (avec 6,9 % par fluindione, 5,5 % par warfarine et 0,5 % par acénocoumarol).
Moins utilisés dans les DOM-TOM
Cette étude montre également que les « départements du Nord et du Pas-de-Calais présentaient les taux standardisés les plus élevés de patients nouvellement traités par ACO pour une FA, plus de 20 % supérieurs à la moyenne nationale. À l’inverse, les départements français d’outre-mer avaient des taux plus bas que la moyenne ». Pour les auteurs de cet article, il n’est pas étonnant que les populations des Hauts-de France soient parmi les plus traités par ACO, en raison d’une forte prévalence de maladies cardio-vasculaires et autres facteurs de risque. En revanche, le taux plus bas de ces traitements dans les départements et territoires d’outre-mer « n’est pas cohérent avec la prévalence des facteurs de risque de la FA (obésité, hypertension artérielle, diabète), plus élevée dans les DROM qu’en France métropolitaine », indique le BEH. Cela pourrait s’expliquer dans ces territoires par un moindre diagnostic de la FA ou un défaut de prise en charge de cette arythmie.
En conclusion depuis l’arrivée des AOD, la prise en charge des FA par anticoagulants oraux s’est donc optimisée. Auparavant les AVK qui étaient les seuls anticoagulants disponibles, étaient beaucoup moins utilisés « du fait du risque important d’hémorragie associé à ces médicaments et de leur difficulté d’utilisation », précise le BEH.
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