Quels sont les traumatismes associés à l’endométriose ?

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Publié le 18/02/2025
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Une étude livre de nouvelles données sur le lien entre endométriose et différents types d’expériences traumatisantes et stressantes et, ce, indépendamment de la prédisposition génétique à cette pathologie.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Une étude portant sur des participantes de la UK Biobank montre que l’endométriose est associée à des traumatismes et événements stressants vécus au cours de la vie, notamment lorsque ceux-ci impliquent un contact (violence physique ou agression sexuelle par exemple). Selon les auteurs, ces résultats, publiés dans Jama Psychiatry, devraient être pris en compte lors du diagnostic de l'endométriose. « Ils démontrent l'importance d'évaluer la santé physique et mentale des patientes atteintes d'endométriose » et de traiter cette pathologie sous tous ses aspects.

« Si le traumatisme psychologique (maladie, dépression, anxiété et troubles de l’alimentation) a déjà été associé à l'endométriose, nous disposons à ce jour de peu d'informations sur le rôle du type de traumatisme et de la prédisposition génétique », contextualisent-ils. « Ces résultats remettent en question les paradigmes établis […] tout en offrant de nouvelles perspectives sur la manière dont différents types d'événements traumatiques sont associés à la maladie. »

Diagnostic avec pronostic vital engagé, violences physiques, maltraitance infantile…

L'étude s'est appuyée sur l'analyse des données de 8 276 femmes atteintes d'endométriose et de 240 117 femmes témoins de la UK Biobank. D’après les données d’observation, les patientes atteintes d'endométriose étaient plus susceptibles de déclarer avoir vécu certains événements traumatisants que les femmes sans endométriose. Dans le détail, elles étaient 17 % plus susceptibles d'avoir été témoins d'une mort subite, 16 % , d'avoir subi une agression sexuelle à l'âge adulte et 36 %, d'avoir reçu un diagnostic avec pronostic vital engagé. Les femmes avec endométriose étaient aussi 28 % plus susceptibles d’avoir subi un traumatisme avec contact que les témoins, et étaient 14 % plus exposées aux maltraitances infantiles.

Les auteurs avancent l’hypothèse selon laquelle l’endométriose et les traumatismes partageraient des mécanismes génétiques communs. « Dans l’analyse génétique, les traumatismes de l'enfance, par exemple le fait de se sentir détesté par un membre de la famille pendant l'enfance et d'être physiquement maltraité par la famille, étaient liés à l'endométriose, ce qui souligne le rôle potentiel des expériences négatives précoces dans la détermination du risque et de l'évolution de l'endométriose », interprètent les auteurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr