Une étude du BMJ conforte l'intérêt du Nutri-Score

Publié le 19/09/2020

Crédit photo : GARO/PHANIE

La consommation d’aliments moins bien classés par le score de qualité nutritionnelle qui sous-tend le logo Nutri-Score est associée à une mortalité accrue dans la cohorte européenne EPIC. Telle est la conclusion d’une étude publiée jeudi dans le BMJ.

Adopté en France en 2017, le logo Nutri-Score vise à aider les consommateurs dans le choix d’aliments sains, en attribuant à chaque produit une lettre et une couleur selon sa qualité nutritionnelle. Mais son intérêt ne fait pas l'unanimité.

Deux ans après la parution des résultats d’une vaste investigation mettant en évidence les liens entre produits à Nutri-Score défavorable et cancer et deux ans avant une éventuelle harmonisation de la réglementation européenne en matière d’étiquetage des produits alimentaires, l’étude du BMJ apporte de nouveaux arguments en faveur du logo aux cinq couleurs.

Mené au sein de 10 pays européens, ce travail visait à rechercher des associations entre le score FSAm-NPS des aliments consommés (sur lequel repose l’étiquettage nutri-score) et la mortalité au sein d’une très large population répartie dans 10 pays européens. Au total, 501 594 participants de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) ont été inclus dans les analyses.

La consommation d'aliments "mal classés" corrélée à une mortalité plus importante

Les résultats « montrent que les personnes qui consomment des aliments de moins bonne qualité nutritionnelle ont une mortalité augmentée d’environ 7 % », par rapport à celles en consommant le moins, a résumé sur Europe 1 Mélanie Deschazaux, co-auteur de l'étude. En effet, d’après les données publiées par le BMJ, le groupe des personnes consommant le plus d’aliments de score FSAm-NPS élevé avait un risque accru de mortalité toutes causes confondues (RR 1,07) par rapport à ceux en consommant le moins. Les auteurs mettent aussi en évidence un surrisque de mortalité par cancer (RR 1,08), maladies cardiovasculaires (RR 1,04), affections respiratoires (RR 1,39) et digestives (RR 1,22). Les différences étaient significatives même après la prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie.

« Ces résultats, obtenus par des chercheurs de l’Inserm, de l’Inrae, du Cnam et de l’Université Sorbonne Paris Nord, en collaboration avec des chercheurs du Centre International de Recherche sur le Cancer, valident l’intérêt du Nutri-Score dans le cadre de politiques de santé publique », se félicite l’Inserm dans un communiqué. 

Irène Lacamp

Source : lequotidiendumedecin.fr