Les agences de sécurité alimentaires internationales et françaises (FAO, OMS et ANSES) ont récemment préconisé un apport minimal en acides gras polyinsaturés à longue chaîne (AGPI-LC) préformés, mais on constate une différence entre les recommandations et les apports alimentaires réels.
Chez les enfants nourris par des préparations pour nourrissons (PPN ou laits «?1er age ») ou des préparations de suite (ou laits «?2e âge »), les apports en acide arachidonique (ARA) sont souvent inférieurs aux recommandations et la teneur en DHA (acide docosahexaénoïque, un acide gras polyinsaturé oméga-3) inférieure aux chiffres conseillés par la législation actuelle. Dans le lait maternel, la teneur en DHA peut être faible si l'alimentation de la mère est pauvre en DHA.
En revanche, les apports en acide linoléique (AL) sont chez tous les enfants largement supérieurs aux recommandations. «?Même si les conséquences pour l'enfant de cet écart entre les recommandations et la pratique ne sont pas nettes, il est néanmoins souhaitable de s'en rapprocher », estiment les experts du Comité de nutrition de la SFP qui viennent de redéfinir la quantité et la qualité des apports lipidiques.
L'allaitement maternel reste la référence, en particulier pour les apports en lipides
Avant 6 mois, pour l'ANSES, les lipides totaux doivent représenter 45 à 50 % des apports énergétiques. L'allaitement exclusif fournit les apports conseillés en lipides ; toutefois, on conseille aux femmes qui allaitent une consommation suffisante de DHA (poisson deux fois par semaine). Chez les bébés nourris au biberon, on privilégiera les formules enrichies en ARA et DHA avec une teneur en AL < 300 mg/kcal.
Pour l'EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) les lipides doivent fournir 40 % des apports entre
6 et 12 mois, 35 à 40 % entre 1 et 3 ans, avec un apport minimal en AL, AAL (acide alphalinolénique) et DHA. Lors de la diversification alimentaire, on recommande la consommation de poissons dont les poissons gras deux fois par semaine, et de préférer les huiles de colza ou de noix riches en AAL.
«?En théorie, on pourrait se passer des laits de croissance après un an, ce qui supposerait une alimentation parfaitement équilibrée chez un enfant qui mangerait tout ce qu'on lui donne, mais en pratique cela est difficile à obtenir et la consommation de 250 ml/jour de lait de croissance permet de couvrir facilement les besoins en fer, AG essentiels et iode », note le Pr Dominique Turck (coordonnateur du comité de nutrition de la Société Française de Pédiatrie, CHRU de Lille).
Baisser la teneur en protéines des préparations
L'EFSA a proposé en juillet 2014 de diminuer la quantité maximale de protéines dans les préparations à base de protéines du lait, soit actuellement 3 g/100 Kcal pour les laits «?2e âge » à 2,5 g/100 Kcal.
Ces préconisations devraient servir de base à la réactualisation prévue pour 2015 de la directive de 2006 qui réglemente leur composition.
«Si plusieurs études de cohorte ont effectivement montré une association entre apports protéiques élevés et risque de surcharge pondérale ou d'obésité, aucun essai d'intervention n'a jamais fait la preuve d'un lien de causalité, explique le Pr Turck. Nous estimons cependant que leur quantité est supérieure aux besoins, ce qui ne se justifie pas sur le plan physiologique. »
Réduire la consommation de sel chez l'enfant reste toujours d'actualité. Le lait maternel ou les laits premier
âge couvrent les besoins, de même que la diversification alimentaire. Après l’âge d’un an, il ne faut pas resaler les aliments et ne pas oublier que les plats cuisinés contiennent une quantité
élevée de sel.
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