La progression de la rougeole est-elle en train de marquer le pas ? Selon le bulletin de Santé publique France publié ce jour, l’épidémie aurait atteint son pic fin Mars avec un maximum de 192 nouveaux cas pendant la semaine 13. Depuis, les contaminations se poursuivent mais à un rythme moins soutenu. Ainsi, « seulement » 81 nouveaux malades ont été recensés la semaine dernière (S18) ce qui porte à 2 152 le nombre total de rougeoles déclarées depuis le début de l’épidémie.
« Après une ascension rapide sur les premières semaines de 2018, le nombre de cas commence à s’infléchir, analyse Santé publique France. La prudence reste toutefois de mise, car les données de SOS médecins montrent une réascension modérée du nombre de consultations pour rougeole, non confirmée toutefois par les données des services d’urgences ».
De plus, si pour le moment l’épidémie reste circonscrite à 81 départements, les territoires aujourd’hui indemnes « ne sont pas à l’abri d’une extension de la circulation virale dans un avenir proche », estiment les épidémiologistes, aucun département n’ayant atteint le taux requis de 95 % de couverture vaccinale (CV) à 2 ans pour les 2 doses de vaccin permettant d’interrompre la circulation du virus, et seuls 43 départements dépassent les 80 %.
« Une nouvelle épidémie d’ampleur importante pourrait donc encore survenir, comme cela a été observé dans plusieurs autres pays européens en 2017 ou en France de 2008 à 2012 » prévient Santé publique France qui appelle à ne pas baisser la garde.
La mise en évidence de plusieurs foyers nosocomiaux « doit inciter les soignants à mettre rapidement à jour leur statut vaccinal vis-à-vis de la rougeole ». Plus globalement, « les professionnels de santé doivent vérifier systématiquement, et le cas échéant mettre à jour, le statut vaccinal vis-à-vis de la rougeole de toute personne âgée d’au moins 12 mois et née après 1 980 ». Enfin, les données mettant en évidence des cas groupés dans des communautés incomplètement ou non vaccinées, « la mise en œuvre rapide des mesures de prophylaxie post-exposition (vaccination ou immunoglobulines polyvalentes) est essentielle pour l’entourage proche des patients atteints de rougeole, qu’il s’agisse de cas isolés ou groupés » rappellent les autorités.
Dans son avis du 23 avril, le Haut conseil de la santé publique précise par ailleurs l’évolution de la stratégie de gestion en cas d’épidémie de rougeole importante sur le territoire national.
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