Rougeole : pas d’accalmie en vue

Publié le 10/05/2019
rougeole

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Crédit photo : DR P. MARAZZI/SPL/PHANIE

Faux espoirs… Alors que le point de situation du 2 mai laissait espérer une accalmie en matière de rougeole, les données publiées hier par santé publique France montrent qu’il n’en est rien. Au contraire, 101 nouveaux cas ont été recensés entre les semaines 17 et 18, selon le bulletin édité le 9 mai. Une progression portant à 953 le nombre total de rougeoles déclarées depuis le 1er janvier 2019 (vs 2 186 cas sur la même période en 2018) dont 299 (31 %) hospitalisées, 75 (8 %) compliquées de pneumopathie et 2 grevées d’encéphalite (dont une mortelle).

Ainsi, « la circulation du virus de la rougeole reste active sur tout le territoire » résume Santé publique France tout en soulignant une nouvelle fois que la majorité (86 %) des cas concerne des patients « non ou mal vaccinés ».

Dans le même temps l’ARS Nouvelle-Aquitaine faisait état hier d’une cinquantaine de cas de rougeole recensés ces dernières semaines dans cette région déjà fortement touchée par l’épidémie. Les prises d'informations et recoupements auprès des patients, dont la quasi-totalité avaient participé à la Foire au jambon (18 au 21 avril), ont permis d'établir un lien clair avec cet événement gastronomique et festif, qui rassemble sur quatre jours plus de 100 000 visiteurs. Compte tenu de la période d'incubation de 7 à 18 jours, l'ARS s'attend à ce que le nombre de cas liés à la Foire "se calme" dans les prochains jyours, mais une "vague secondaire" de personnes contaminées par les premiers patients pourrait apparaître ensuite.

Dans ce contexte d'épidémie, le reportage de l'émission "Envoyé spécial" diffusé hier soir sur France 2 a du mal à passer auprès de certains médecins. En cause, l'interview d'un pédiatre homéopathe qui relativise l'impact de la rougeole et met au contraire en avant les effets indésirables du vaccin. Même si la tonalité globale de l'émission était plutôt modérée, cette interview a suscité de nombreuses réactions de médecins sur les réseaux sociaux, certains interpellant le médiateur de France 2, d'autres le Conseil de l'Ordre.

 

Bénédicte Gatin

Source : lequotidiendumedecin.fr