Au cours des 15 derniers jours, « plusieurs cas pédiatriques d’infections invasives à Streptocoque du Groupe A (IISGA), ont été signalés dans différentes régions (Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine) en nombre plus important qu’habituellement ». Dans un DGS-urgent diffusé ce 6 décembre, les autorités sanitaires alertent sur la recrudescence des infections invasives à Strepto A.
Deux décès signalés en pédiatrie
Selon la direction générale de la Santé (DGS), ces infections ont entraîné l'hospitalisation en réanimation « d'au moins 8 enfants sans facteurs de risque identifiés », dont deux sont décédés. Trois cas adultes ont aussi été rapportés dont 1 est décédé.
Et sur le terrain, « les observations de certains professionnels de santé de réanimation et des urgences pédiatriques s'inscrivent dans cette tendance, avec le signalement d’une recrudescence de formes graves et de décès (laryngite/pleuropneumopathies, arrêts cardio-respiratoires inexpliqués brutaux évocateurs de chocs toxiques streptococciques) consécutifs à une infection à streptocoque A chez plusieurs enfants, depuis quelques semaines », précise le DGS-urgent.
Le Royaume-Uni a également signalé une recrudescence de cas ces derniers jours avec la survenue d’au moins 6 décès chez des enfants.
Sur le plan causal, les premières investigations suggèrent que ces cas « n’ont pas de lien entre eux et que ces signalements ne sont probablement pas dus à l’émergence d’une souche plus virulente mais plutôt à une augmentation inhabituelle du nombre de cas, en lien avec des souches différentes ». Des investigations supplémentaires sont en cours pour mieux comprendre cette multiplication des cas d'IISGA.
En attendant d’en savoir plus, la DGS émet plusieurs recommandations à destination des professionnels de santé.
Suspicion de scarlatine : ne pas se contenter d’un TROD négatif
S’il est préconisé de réaliser un Test Rapide d'Orientation Diagnostique (TROD) devant une angine, la DGS appelle à ne pas s’en tenir là en cas de tableau clinique de scarlatine et à procéder, dans ce cadre, à un prélèvement de gorge si le TROD est négatif. « La scarlatine est un diagnostic clinique, rappelle la DGS, et un TROD négatif ne suffit pas à exclure une infection à streptocoque A ».
Par ailleurs, tout cas d'infection invasive à streptocoque A grave (c’est-à-dire nécessitant l’hospitalisation) doit être signalé « sans délai » à l’ARS tandis que les souches ou prélèvements positifs doivent être envoyées systématiquement au Centre National de Référence (CNR).
Vigilance accrue vis-à-vis des cas contact
Les autorités prônent également une vigilance accrue vis-à-vis des personnes contacts. Actuellement, une antibioprophylaxie par voie générale est préconisée pour les sujets contacts avec facteur de risque d’infection invasive (âge supérieur à 65ans, varicelle évolutive, lésions cutanées étendues, toxicomanie IV, pathologie évolutive, prise importante de corticoïdes per os).
Cependant, « au regard d'une part de la gravité des cas, et d'autre part, de la survenue d'hospitalisations en réanimation de personnes contacts dans l'entourage familial des patients, il est nécessaire de surveiller l’apparition de tout signe clinique dans l’entourage du patient afin de permettre un diagnostic et un traitement précoces ».
Une saisine des sociétés savantes est en cours « pour préciser les recommandations de prise en charge des cas et des personnes contacts, notamment dans le contexte actuel de tensions sur l’amoxicilline », précise la DGS.
En collectivité, l’éviction des personnes infectées doit se poursuivre jusqu’à 2 jours après le début de l’antibiothérapie.
Enfin, la DGS rappelle « l’importance du respect des mesures barrière » dans ce contexte.
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