Invitée ce vendredi 18 janvier de la matinale de « France Info », Agnès Buzyn a assuré avoir « mis en œuvre la totalité des actions qui avaient été programmées » après la mort dramatique de Naomi Musenga, survenue il y a un an à Strasbourg. La jeune femme de 22 ans, traitée avec mépris par une opératrice du SAMU, avait vu sa prise en charge retardée de « près de 2 heures 20 » selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS).
Dans le même temps, les parents de Naomi Musenga appellent dans « Le Parisien » à la création d'une grande loi de réorganisation des secours au nom de leur fille.
Principalement mise en cause à la suite du drame, la profession d'assistant de régulation médicale (ARM) va être réformée. « Nous allons créer un diplôme pour les ARM qui sera opérationnel dès le 1er septembre 2019 », a ainsi déclaré la ministre. La formation est prévue sur un an et sera composée de « plus de 1 400 heures de cours théoriques et pratiques ».
Un an après le décès tragique de Naomi Musenga, les engagements que j'ai pris auprès de sa famille sont tenus.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 18 janvier 2019
Les SAMU vont êtres harmonisés dans leurs procédures. Une formation obligatoire pour les assistants de régulation médicale commencera à partir du 1er septembre. pic.twitter.com/1uyZK0tJW2
Cette annonce répond très directement à un vœu formulé par les urgentistes à la suite du drame. Reste à savoir si le métier sera reconnu comme profession de santé ainsi que le recommandent les professionnels et si les capacités de formation seront à la hauteur des attentes. Dans une feuille de route rendue à la ministre en juillet pour améliorer le système de régulation, les organisations d'urgentistes demandent cinq ou six structures susceptibles de former 200 ARM par an.
Côté organisation, Agnès Buzyn a affirmé avoir demandé à tous les SAMU de France « d'harmoniser leur procédure pour le traitement des appels ». Là aussi, une demande forte des urgentistes qui aimeraient voir tous les centres 15 certifiés selon « une norme internationale indiscutable ».
Enfin, consciente de la délicatesse du sujet, la ministre ne s'est pas prononcée clairement sur l'éventualité du déploiement d'un numéro unique d'urgence mais a déclaré travailler « sur un numéro d'appel simplifié ». Elle a souligné l'impérieuse nécessité de réduire à zéro les risques « de perte ou de distorsion d'information dans les passages d'appel entre la police, les pompiers et le SAMU », si le choix d'un numéro unique devait être fait. En décembre, un rapport de l'IGAS préconisait la généralisation du 112 comme numéro unique d'appel d'urgences.
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