Alors que plus de la moitié des Français présente des douleurs lombaires, une étude relayée par la Cnam et présentée dimanche lors du congrès virtuel de la Société française de rhumatologie souligne l’impact délétère du confinement sur la symptomatologie des lombalgiques chroniques.
Baptisée CONFI-LOMB, cette étude observationnelle a été menée dans 6 centres français et 1 centre suisse, auprès de 360 patients déjà pris en charge pour une lombalgie chronique. Les hypothèses étaient que d’une part, le confinement pourrait aggraver les douleurs du fait du stress engendré par le contexte, la limitation des activités physiques et des interactions sociales, et d’autre part, que l’interruption de métiers physiques pénibles, du stress au travail ou encore des trajets domicile-travail pourraient, à l’inverse, améliorer les douleurs.
Les patients inclus dans l’étude ont été interrogés au sortir du premier confinement (entre le 1er mai et le 30 juin 2020) sur l’évolution de leurs douleurs ainsi que leurs modalités de confinement. Parmi les personnes interrogées, 59 % étaient des femmes, l’âge moyen était de 52 ans et 64 % étaient des actifs.
Une aggravation des douleurs dans plus de 40 % des cas
À l’issue du premier confinement, l'intensité moyenne de la lombalgie évaluée par l'EVA (échelle visuelle analogique) avait significativement augmenté (53,4 vs 49,5 ; p < 0,001) avec une aggravation des douleurs chez 41,1 % des patients (vs une amélioration dans 14 % des cas) et une gêne pour les activités de la vie quotidienne liée à la lombalgie > 15 jours pour 47,4 %. Près de 30 % des patients ont augmenté leur traitement ou consulté et 15,1 % ont consommé davantage d’anxiolytiques. Parmi les actifs, 63,2 % ont poursuivi leur activité professionnelle dont 54 % en télétravail, avec dans ce cas-là, une aggravation de la lombalgie dans près des 2/3 des cas (65,2 %).
De façon générale, une faible pratique de l’activité physique, le mauvais vécu du confinement ou encore le télétravail et l’absence de matériel adapté au télétravail étaient significativement associés à une aggravation de la lombalgie.
Ainsi, « la majorité des facteurs d’aggravation de la lombalgie observés dans cette étude semblent accessibles à des modifications de comportements ou à une prise en charge », analyse la CNAM.
Les auteurs de l’étude estiment de même qu’une « prise en charge spécifique permettant de lutter contre les effets délétères du confinement, notamment ceux liés à la diminution de la pratique d’activité physique, pourrait être proposée ». Parmi les patients interrogés, 49 % ont déclaré avoir réalisé moins de 2 heures d’activité physique par semaine pendant le confinement (contre 34,4 % avant le confinement).
En octobre, une enquête de Santé publique France avait déjà mis en exergue l'impact du télétravail sur les lombalgies.
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