L’ouverture de la convention citoyenne sur la fin de vie marque le début, ce vendredi 9 décembre, de trois mois de débats. Quelque 200 Français ont été tirés au sort pour réfléchir à la question suivante : Le cadre d'accompagnement de fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ?
« Il y a peu de sujets plus graves et plus sensibles que celui qui vous a été confié », a introduit la Première ministre, Élisabeth Borne, lors de l’ouverture. « Ce n’est pas une mission facile, pas un débat qui admet une bonne ou une mauvaise réponse », a-t-elle ajouté.
Ce sont finalement 185 Français entre 18 et 87 ans, représentatifs de la société, qui vont se réunir pendant 27 jours lors de neuf week-ends de trois jours, jusqu’au 19 mars 2023. « Tous, vous représentez la diversité de notre pays », a souligné Claire Thoury, qui pilote l’organisation de la convention au sein du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
« Le chemin que vous allez emprunter, vous allez le parcourir pour notre compte, pour la société toute entière. Vous allez vivre une expérience extraordinaire », a ajouté Thierry Beaudet, président du CESE.
Éclairage majeur pour l'exécutif
La Première ministre a appelé à un débat « respectueux, contradictoire, apaisé et transparent » sur une « question humaine, sociétale, médicale, éthique et intime. Une question délicate et personnelle pour laquelle vous avez tous une intuition, voire un avis ».
Les participants auront l’opportunité, au cours de leurs différents week-ends de travail, de rencontrer diverses personnalités, divers points de vue. À commencer pour cette première session par Alain Claeys, coauteur de la loi en vigueur depuis 2016.
Élisabeth Borne a en effet rappelé que le Parlement s’était penché quatre fois sur la fin de vie depuis 1999, dont la dernière fois en 2016. L'évaluation de la loi actuelle Claeys-Leonetti vient d’ailleurs d’être lancée à l’Assemblée nationale. La mission d’évaluation sera présidée par Olivier Falorni (Modem), défenseur historique de la légalisation de l’euthanasie.
« Les mentalités évoluent, les conditions de fin de vie aussi, a déclaré Élisabeth Borne. Cela soulève de nouvelles questions. Il y a un long mourir, comme il y a un mal mourir. Nous ne pouvons ignorer la détresse de ceux qui demandent une aide active à mourir. »
La Première ministre a rappelé que la convention citoyenne ne se substituait pas à la représentation démocratique et que son objectif n’était pas de légiférer. Elle a néanmoins promis que les réflexions issues de la convention citoyenne constitueraient « un éclairage majeur » pour le gouvernement. Elle s’est également engagée à revenir devant la convention pour lui faire part de la suite.
Pression de l'opinion publique
En effet, si cette Convention citoyenne a pour vocation d’éclairer le gouvernement sur l’opportunité d’une évolution de la loi, comme pour la convention citoyenne sur le climat il y a trois ans, rien n’oblige l’exécutif à suivre ses conclusions. L'opinion publique semble en tout cas attendre du changement. En octobre dernier, un sondage Ifop montrait que 78 % des Français souhaitent que la convention citoyenne encourage un changement de loi.
Le débat national s’étend d’ailleurs au-delà de la convention citoyenne puisqu’outre celle-ci, des échanges ont aussi lieu partout en France dans le cadre des espaces de réflexion éthique régionaux (Erer). Agnès Firmin le Bodo multiplie également les rencontres avec l’ensemble des acteurs, notamment du monde médical. Enfin, en septembre dernier, le CCNE a aussi apporté sa pierre à l’édifice en rendant un avis qui ouvre la porte à l’aide active à mourir, sous conditions.
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