La téléconsultation devrait-elle être rendue obligatoire en période de crise sanitaire ? Sans aller jusque-là, les Directions générales de la Santé et de l'Organisation des soins invitent les professionnels de santé à recourir aux télésoins pendant la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 pour limiter les risques de propagation du virus.
Dans un DGS-Urgent adressé aux soignants jeudi 12 novembre, le ministère de la Santé encourage « très fortement » le recours à la télésanté. « Faisant suite aux nouvelles recommandations nationales, il est nécessaire de favoriser la prise en charge médicale et soignante dans le contexte de confinement », écrivent les Prs Jérôme Salomon (DGS) et Katia Julienne (DGOS). Les deux signataires du communiqué soulignent que la téléconsultation « permet de limiter des risques de propagation du virus et de maintenir le suivi médical et soignant, particulièrement pour des patients atteints de pathologies chroniques, et prévenir les ruptures de soins ».
Face à la recrudescence de l’épidémie, le ministère recommande donc aux professionnels de santé de « privilégier de façon massive et rapide les prises en charge à distance », afin d’éviter notamment les déplacements des patients et des femmes enceintes et de diminuer le nombre de patients en salle d’attente.
Incohérences avec les recos ?
« Les actes de télémédecine et les activités de télésoin sont autorisés et encouragés et peuvent être pris en charge par l’assurance maladie selon des conditions de droit et dérogatoires en période d’épidémie », rappelle les directions du ministère de la Santé. Les téléconsultations par téléphone, prises en charge à 100 %, ont également été réactivées.
Sur Twitter, le Pr Olivier Saint-Lary, vice-président du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) s'est étonné de cette préconisation qui va à l'encontre des recommandations de la HAS.
Incompréhensible bulletin DGS urgent qui prône le tout téléconsultation soit juste l'inverse des recommandations @HAS_sante et @hcsp_fr
— Olivier Saint-Lary (@PIFOP) November 13, 2020
La cohérence des recommandations est fondamentale @MinSoliSante
Dans ses recommandations publiées il y a 4 jours, sur la prise en charge des patients Covid en premier recours, la HAS précise bien que « l’évaluation clinique initiale et de suivi est à effectuer préférentiellement en présentiel ».
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