La participation au dépistage du cancer du sein reste insuffisante. C’est ce qui se dégage des données de participation des femmes au programme de dépistage organisé du cancer du sein pour la période 2020-2021, que Santé publique France a publié le 24 juin.
En 2020, la participation au dépistage du cancer du sein avait fortement baissé sous l’effet de la crise sanitaire. Moins de 43 % des femmes invitées à se faire dépister avaient répondu présentes – contre 50 % environ les années précédentes.
En 2021, l’adhésion au programme a légèrement augmenté. Ainsi le taux national de participation a-t-il atteint 50,6 %, « 2,7 millions de femmes (ayant) effectué une mammographie de dépistage organisé », détaille Santé publique France.
Cependant, cette hausse de la participation n’a pas permis de rattraper totalement les retards enregistrés au cours de l’année 2020. Alors que les invitations sont envoyées à un rythme biennal, « la participation de la période 2020-2021 (46,6 %) reste inférieure à celle de la période 2018-2019 (49,1 %) pour toutes les tranches d’âge », déplore l’agence de santé publique.
Disparité régionale
Si « toutes les régions métropolitaines et presque tous les départements » sont concernés, certaines zones apparaissent plus touchées que d’autres. Ainsi, alors que la participation est la plus élevée en Centre-Val de Loire, en Bretagne ou dans la région Rhône-Alpes, elle apparaît singulièrement basse en Guyane (participation de 21,4 %), dans le sud-est de l’Hexagone (36,1 % de participation en région PACA) ou en l’Île-de-France (36,7 %). Un « gradient géographique » en fait déjà observé lors des bilans précédents, précise Santé publique France.
Baisse de la participation depuis 10 ans
Car le recul de la participation au dépistage du cancer du sein n’est pas un phénomène récent. Comme le rappelle l’instance, « après avoir augmenté jusqu’en 2011-2012 pour atteindre un pic à 52,3 %, la participation au programme était en diminution depuis 10 ans ». Ainsi, si le Covid-19 a « probablement continué de perturber le dépistage du cancer du sein en 2021 », une tendance de fond de baisse de l’adhésion au programme est aussi « peut-être en train de perdurer ». « Parmi les autres explications possibles, l’impact de la controverse sur les bénéfices et les risques du dépistage du cancer du sein, la baisse de l’offre en sénologie impliquant des difficultés à effectuer des mammographies, ainsi que l’augmentation des délais entre deux dépistages », estime Santé publique France.
Quoi qu’il en soit, comme d'habitude, ces chiffres 2020-2021 ne prennent pas en compte l’activité de dépistage du cancer du sein réalisée en dehors des recommandations et du programme national. « En l’absence d’un code spécifique permettant d’identifier les mammographies réalisées dans le cadre d’un dépistage individuel dans le SNDS*, l’estimation des pratiques hors programme (reste) difficile et imprécise », explique l’agence.
*Système national des données de santé.
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