La deuxième vague de coronavirus monte et les généralistes sont sur le pont. « Les généralistes prennent en charge 97 % de la population Covid, l'image du Covid comme étant une maladie essentiellement hospitalière est fausse ». Tel est le message que MG France, par la voix de son président, a adressé ce jeudi lors d'une conférence de presse.
Et le rôle des professionnels de santé libéraux de première ligne contre le coronavirus devrait encore être renforcé dans les prochains jours. Plusieurs recommandations de la Haute autorité de santé sont en passe d'être publiées sur le suivi des malades légers ou le suivi à domicile de patients Covid sous oxygénothérapie. « Nous allons pouvoir délester l'hôpital en évitant des hospitalisations ou en facilitant le retour chez eux des patients qui ont encore besoin de soins », commente le Dr Jacques Battistoni.
Les généralistes sont également prêts à assurer le dépistage des patients Covid en cabinet via les tests antigéniques, affirme le patron de MG France. « C'est déjà opérationnel mais pas partout, précise le Dr Battistoni. Cela nécessite un équipement de protection (notamment des gants et des masques FFP2 qui manquent, ndlr), l'aide des pharmaciens pour choisir parmi les 24 tests sur le marché et une organisation spécifique préférentiellement avec un lieu dédié. »
Le cas épineux du traçage
La stratégie de dépistage massif (le gouvernement se gargarise ce jour d'avoir réalisé plus de 2 millions de tests entre le 26 octobre et le 1er novembre) demeure pour autant très critiquée par MG France. « Je n'ai jamais pu comprendre s'il y avait une stratégie, assène le Dr Battistoni. On a essayé de faire un maximum de tests n'importe comment, on a testé qui avait envie de le faire quand il avait envie de le faire ! » Le président du syndicat de généralistes est persuadé qu'une stratégie plus ciblée, élaborée avec Santé publique France, s'impose. « Oui, il faut tester beaucoup mais le faire au bon endroit », a ajouté le Dr Battistoni après avoir rappelé que les tests antigéniques étaient plus efficaces sur les patients symptomatiques.
Le syndicaliste a par ailleurs observé que le traçage des contacts était encore un sujet problématique. « Nous avons proposé à l'Assurance maladie de faire le "tracing" mais tous les médecins inscrits sur Amelipro ont été doublés par la Cnam qui était prévenue alors que les généralistes ne l'étaient pas, a-t-il déploré. Notre travail dans ce domaine n'a pas été reconnu à sa juste valeur. » Même si la situation s'est légèrement améliorée, elle reste perfectible. « Il est très important que les médecins généralistes soient prévenus le plus vite possible dès qu'un test est positif », conclut le Dr Battistoni.
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