Voilà plusieurs mois que l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (Imep) travaillait à un une nouvelle stratégie d’éradication de la poliomyélite. Un travail qui vient d’aboutir, puisque cette instance qui dépend notamment de l’OMS, de l’Unicef, des CDC américains et de fondations privées a rendu sa copie il y a quelques jours. Son ambition : « surmonter les derniers obstacles à l’éradication de la poliomyélite, et notamment les revers causés par le Covid-19 », explique-t-elle dans un communiqué diffusé vendredi .
4 mois d’interruption de la vaccination
De fait, la lutte contre la poliomyélite a été fortement mise à mal par la pandémie qui dure depuis plus d’un an. Car comme l’explique l’Imep, des ressources initialement dédiées à l’éradication de la maladie ont été redirigées vers le front du Covid-19. « En 2020, l’Imep a interrompu pendant quatre mois les campagnes en porte-à-porte afin de protéger les communautés contre la propagation du COVID-19 et a mobilisé jusqu’à 30 000 membres de son personnel et plus de 100 millions de dollars des États-Unis destinées initialement à la lutte contre la poliomyélite afin de soutenir la riposte à la pandémie dans près de 50 pays », révèle l’instance.
Additionnée aux « obstacles persistants qui empêchent de vacciner tous les enfants contre la poliomyélite », la crise sanitaire a ainsi provoqué une forte augmentation du nombre de cas. « L’année dernière, 1 226 cas de poliomyélite, toutes formes confondues, ont été enregistrés contre 138 en 2018 », s’alarme l’Imep. Deux pays, le Pakistan et l’Afghanistan, n’ont ainsi toujours pas interrompu la transmission du poliovirus sauvage.
Utiliser le nouveau vaccin nVPO2
Dans ce contexte, « la Stratégie 2022-2026 insiste sur la nécessité de relancer de toute urgence les efforts d’éradication ».
En pratique cette stratégie repose sur diverses actions qui visent notamment à toucher davantage d’individus à haut risque ou difficiles à atteindre par les campagnes précédentes. Ainsi l’Initiative prévoit-elle de par exemple « d’établir des partenariats avec les communautés à haut risque afin de concevoir conjointement les activités de vaccination […], en particulier au Pakistan et en Afghanistan ». De même, l’Imep compte remplir un « objectif d’égalité des sexes lors de la mise en œuvre des activités du programme, en tenant compte de l’importance des femmes pour gagner la confiance de la communauté et améliorer l’acceptation de la vaccination ».
Le poliovirus sauvage n’est pas le seul dans le viseur de l’Imep, qui compte aussi « renforcer les efforts visant à stopper les flambées de poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale (PVDVc) qui continuent de se propager parmi les populations sous-vaccinées en Afrique et en Asie ». Pour ce faire, un nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (nVPO2) devrait être déployé à plus grande échelle afin de freiner la circulation du PVDVc de type 2 (variant d'origine vaccinale le plus fréquent). D’ailleurs, la seule avancée réalisée début 2021 dans le domaine de la lutte contre la polio concerne sans doute ce vaccin. « Certains pays ont commencé à utiliser le [vaccin] nVPO2 en mars de cette année après que l’OMS a publié une recommandation d’autorisation d’utilisation d’urgence pour ce vaccin en novembre dernier », se félicite l’Imep.
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