Autrefois territoire britannique, Hongkong a été remise aux autorités chinoises en 1997 après de longues négociations qui ont assuré aux Hongkongais un statut leur permettant, pendant cinquante ans, donc jusqu'en 2047, de bénéficier de règles démocratiques qui n'existent pas en Chine continentale. Déjà en 2003, puis en 2014, lls ont été contraints de manifester en masse contre ce qu'ils percevaient comme des atteintes à ces libertés dont ne bénéficient pas leurs compatriotes chinois. Le parti communiste, qui domine la totalité du peuple, y compris les ethnies dissidentes comme les Tibétains, les Ouïgours et les catholiques, s'efforce d'accélérer le calendrier de l'extension programmée de son autorité sur Hongkong. Depuis que Xi Jinping, contrairement à ses prédéceseurs, a décidé de rester au pouvoir au-delà de dix ans, le régime s'est durci, accroissant la répression, pourchassant les intellectuels et les artistes qui tentent désespérément de donner leur opinion, et mettant le peuple chinois sous la coupe réglée de la surveillance numérique. Il était donc logique qu'un gouvernement de cette nature souhaite mettre Hongkong au pas.
On doit à la vérité de dire que la crise entre Pékin et Hongkong vient d'un faits divers qui serait passé inaperçu si l'exécutif pro-Pékin de Hongkong n'avait allié l'excès de zèle à la maladresse. Un jeune homme soupçonné d'avoir tué sa compagne enceinte à Taïwan, s'est réfugié à Hongkong et Carrie Lam, présidente du territoire, n'a pas trouvé d'autre solution que de rédiger une loi prévoyant l'extradition en Chine des Chinois poursuivis pour des délits ou des crimes. Cette décision a été saluée par une manifestation de plus d'un million de personnes, soit un septième de la population de Hongkong. Du coup, Carrie Lam est en difficulté, mais les maîtres de Pékin, eux aussi, s'efforcent de trouver une solution susceptible de ramener le calme.
Des relations tendues depuis 22 ans
Ils n'ont jamais eu avec Hongkong des relations paisibles, bien qu'ils aient mis en place un pouvoir aux ordres.Les habitants de Hongkong savent parfaitement ce qui se passe sur le continent et défendent âprement le statut qu'ils ont hérité du colonisateur britannique. Ils estiment qu'ils sont mal représentés par des élus (au suffrage indirect) extrêmement dociles qui se contentent d'appliquer les directives de Pékin. Ils devinent que, si la loi avait été adoptée, n'importe lequel d'entre eux courait le risque d'être extradé vers la Chine pour un simple délit d'opinion, que les Hongkongais, protégés par leur basic law ou loi fondamentale, n'hésitent jamais à commettre. On ne peut pas ne pas admirer ce combat des Hongkongais contre la dictature chinoise. Ils ne sont pas tous riches et leur niveau de vie est comparable à celui des habitants du continent. Ce n'est donc pas pour des raisons économiques et sociales qu'ils s'insurgent contre le régime, mais parce que, comme partout ailleurs, la liberté n'a pas de prix.
La crise est assez vive pour que Xi, déjà fortement contrarié par la guerre commerciale que lui livre Donald Trump, et dont les projets d'expansion à travers le monde, comme la fameuse route de la soie, ne sont pas accueillis que par des applaudissements, renonce à l'amendement à la loi proposé par Carrie Lam. Mais ses intentions hégémoniques sont claires et, tôt ou tard, il tentera de faire payer aux habitants de Hongkong leur particularisme. Le régime de Xi nie leurs libertés essentielles à ses 1,4 milliard de ses compatriotes, réalisant ainsi la prédiction de George Orwell. Il ne se laissera pas intimider par sept millions de Chinois de Hongkong sous le prétexte qu'ayant connu la vie des hommes et des femmes libres, ils seraient accrocs à leurs droits. Alors, de deux choses l'une : ou bien, un jour, Xi passera en force et avalera Hongkong comme une bouchée, ou bien c'est de lui que les Chinois devront se débarrasser.
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