Depuis le 5 avril dernier, le dispositif Mon Psy permet à des patients d'obtenir le remboursement de 8 séances par an, soit à hauteur de 40 euros pour le bilan et de 30 euros la séance (60 % pris en charge par l'assurance maladie et 40 % par les complémentaires). Son principe repose sur un mode de coopération entre le médecin généraliste et le psychologue, le premier adressant par un courrier le patient chez le second. Selon Frank Bellivier, monsieur Santé mentale du gouvernement (voir son entretien mené il y a un an avec notre rédaction ici), « ce dispositif de première ligne permettra le repérage, le dépistage et la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiques classés légers à modérés ». Cette décision d'élargir les consultations « massivement » selon le ministère de la Santé a été prise par l'exécutif suite à la pandémie qui avait vu les troubles psychiques augmenter considérablement notamment chez les mineurs et les étudiants et dont les besoins de consulter se sont révélés non couverts.
Psychologues volontaires
Pour adhérer au dispositif, les psychologues de ville doivent être volontaires, avoir une expérience d'au moins trois ans et soit être titulaires d'un diplôme, soit d'une formation complémentaire en psychologie clinique ou en psychopathologie. Résultat, sur les 18 000 psychologues libéraux ou mixtes, 1 300 se sont portés volontaires. Pour l'instant, environ 600 ont été acceptés par la Cnam qui les a conventionnés (10 % de dossiers refusés environ). La répartition des candidatures n'est pas homogène sur tout le territoire. Les grandes villes et les départements ayant le plus de psychologues bénéficient de la meilleure attractivité. On en compte 185 en Île-de-France, dont 80 à Paris, 268 en Occitanie dont 138 en Haute Garonne et 238 en Paca dont 112 dans les Bouches du Rhône. Une dizaine de psychologues ont été conventionnés en outre mer.
Expérimentation à succès
Le gouvernement ne part pas d'une feuille blanche. Une expérimentation a été menée jusqu'au 31 mars dernier dans quatre départements : les Landes, le Morbihan, les Bouches du Rhône et la Haute Garonne. Selon les médecins et les psychologues de ces territoires, les échanges ont été appréciés dans les deux sens. En témoigne le fait que 80 % parmi les psys ont resigné. L'expérimentation qui a été plébiscitée notamment par les patients chroniques, est en train d'être évaluée et donnera lieu à un rapport prochainement. Si les patients souhaitent poursuivre cet accompagnement au-delà de 8 séances, ils ne pourront en bénéficier qu'en étant réorientés vers des soins spécialisés (psychiatre), leur problématique étant en général réglée après 5 séances et souvent en moins de temps pour les enfants. Toutefois, cette mesure pourra être renouvelée l'année suivante en cas de besoin.
Feuilles de soin papier
Concernant les modalités de remboursement, les patients devront régler la consultation qui leur sera remboursée après ; les feuilles de soins papier seront remplies par les psychologues conventionnés*. Toutefois, l'exécutif a prévu pour le moment la gestion de ces dossiers via des plateformes numériques privées payantes pour les psys qui le souhaitent. Dans les publics éligibles, les patients en ALD et ceux bénéficiant de la couverture complémentaire santé auront accès au dispositif qui coûtera 50 millions d'euros à l'assurance maladie en 2022 et 100 millions en 2023.
* pas considérés comme des professionnels de santé.
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