La France insoumise et le Rassemblement national partagent le même objectif : le départ prématuré d'Emmanuel Macron, qui permettrait, en tout cas pour LFI, la dissolution de l'Assemblée nationale et la création d'une Assemblée constituante. Cette forte ambition n'est cependant pas partagée par les centristes de l'UDI et, surtout par les Républicains. Ce qui ne les empêche nullement de joindre leurs critiques à celles des extrêmes. Ils en ont le droit, mais où cela les mène-t-il, sinon à être débordés, tôt ou tard, par LFI et le RN ?
Ils rejettent cette hypothèse. Ils ne voient aucun rapport entre leur action et celle des extrêmes. Ils estiment que, en critiquant le pouvoir, avec une vigueur presque égale à celle de l'opposition la plus radicale, ils ne font que leur travail. Ils semblent ne pas voir ce qui est pourtant évident, la possibilité d'une alliance entre l'extrême gauche et l'extrême droite, d'autant plus vraisemblable qu'elle serait comparable à l'association en Italie des néo-fascistes et des populistes et que, à lire les programmes des deux partis, on voit des points de convergence sur l'Europe, la souveraineté et le nationalisme. Dans ce cas, pourquoi hurler avec les loups ?
Par manque d'imagination, peut-être, par facilité, le pouvoir actuel et son principal représentant étant voué aux gémonies, et parce que l'essentiel, aux yeux des Républicains, c'est de sortir de l'ornière où les a jetés la victoire de la République en marche en 2017 et de reconquérir, lentement mais sûrement, la place qu'ils avaient avant la chute de François Fillon. D'une certaine manière, ils l'ont fait plus subtilement que LFI et le RN, ces forcenés de la vocifération : ils se sont servis de leur fief au Sénat, dominé par leur parti, qui s'est ingénié comme personne à compliquer la tâche de M. Macron. Ils ont nommé comme chef de file de la liste LR aux élections européennes François-Xavier Bellamy, qui fait merveille, moins par ce qu'il dit que par son charme, et a réussi à grapiller trois ou quatre points de pourcentage.
Le RN arrive en force
Ce faisant, les Républicains assurent du même coup une percée du RN, qui pourrait bien rééditer cette année son exploit d'il y a cinq ans eux européennes et arriver en tête du scrutin, comme le montrent les plus récents sondages, alors que les Républicains, même s'ils remontent, ne parviendront pas à barre fatidique des 20 %, encore bien lointaine. S'il vaut mieux pour eux obtenir un large soutien plutôt qu'un soutien médiocre, leurs efforts contribueront à un changement de république. Le souhaitent-ils ? L'UDI le souhaite-t-elle ?
À gauche, Raphaël Glucksmann, qui a passé un pacte avec le PS, regrette profondément, et comme il a raison, qu'EELV, Benoît Hamon et les communistes ne le rejoignent pas, ne font pas bloc avec Place publique associée au PS. Inversement, on regrettera, si on soutient En marche, que les écologistes ne s'allient pas avec elle, que l'UDI centriste fasse campagne à part et que même la gauche démocratique qui dénonce tous les jours le comportement de Jean-Luc Mélenchon et celui de Marine Le Pen, ne rejoignent pas la REM comme un seul homme. Car, de quoi parlons-nous ? Non pas d'un choix entre Charybde et Scylla, mais de ce que peuvent nous réserver les élections générales de 2022 si la REM y arrive exsangue, si la droite classique parvient à peine à recueillir les 19,90 % des voix qu'elle a eues en 2017 et si le RN arrive en tête, avec une France insoumise bien portante, deux partis, qui après s'être minutieusment observés, n'hésiteront pas à s'allier, pour le pire.
En tout cas, ni l'un ni l'autre n'ont jamais rien fait pour « insulter l'avenir », cet avenir obscur et glacial où la France ressemblerait à l'Italie actuelle, à la Grande-Bretagne chaotique oà l'Amérique de Trump. Voilà l'enjeu.
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