Entre Xavier Bertrand, Roselyne Bachelot-Narquin, Marisol Touraine et Agnès Buzyn, François Blanchecotte choisit sans conteste l'hématologue, première ministre de la Santé à tenir compte dans son travail des propositions du Syndicat des biologistes (SDB), notamment sur la proximité et les territoires. Du moins en partie.
Le président du SDB et ses adhérents militent en effet depuis longtemps pour une biologie de proximité (4 200 structures de biologie médicale maillent le territoire), en charge de la prévention, du dépistage voire des urgences biologiques en dehors de la période de permanence des soins. Sur le papier, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) libérales et les hôpitaux de proximité (qui favorisent le développement de petits plateaux techniques d'imagerie, de biologie et d'explorations ouverts à la ville) tombent donc à pic.
Mais dans le détail, tout est loin d'être parfait. La structure juridique des laboratoires de biologie, majoritairement constitués en sociétés d'exercice libéral (SEL), pose problème selon le syndicat. « Actuellement, il y a des freins administratifs et réglementaires à ce que ces sociétés puissent faire partie d'une CPTS. Seul le biologiste, en tant qu'individu, peut le faire. Il faut donc faire évoluer les choses », explique le Dr Jean-Louis Pons, secrétaire général du SDB.
Des envies de forfait
Quant aux hôpitaux de proximité nouvelle version, les biologistes estiment qu'y ouvrir systématiquement des plateaux techniques aura en réalité un effet « contre productif ». « La situation a déjà été dégradée et modifiée avec les groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui ont concentré les examens de biologie sur des plateaux techniques centraux, au détriment de la proximité et des laboratoires de ville », souligne François Blanchecotte, qui plaide plutôt pour utiliser le réseau de laboratoires privés et établir des coopérations avec le public.
Si la future loi de santé n'est pas le bon cadre législatif pour rénover la rémunération des professionnels de santé, des envies de changement ne s'en font pas moins sentir du côté des biologistes. Le SDB souhaite une intégration des biologistes à la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) avec des items spécifiques, et ce afin de diversifier les modes de tarification de la spécialité (fondée pour le moment sur le volume d'actes réalisés). « La maîtrise médicalisée ne marche pas, avoir une part de forfait nous semble être une clé », résume le Dr Jean-Louis Pons.
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