Second motif de recours chez le médecin généraliste, « la lombalgie commune occasionne un trop grand recours à des actes inutiles », indique la Haute Autorité de santé (HAS) dans une fiche mémo dédiée à cette pathologie qui touche 8 Français sur 10 au cours de leur vie.
Dans ses messages clés, autant l'agence estime « essentiel de délivrer une information rassurante quant au pronostic », autant elle insiste sur l'importance d'identifier précocement les patients à risque de chronicité. L'objectif est de limiter le passage au stade chronique et de maintenir une activité professionnelle, cette pathologie étant la première cause d'exclusion du travail avant 45 ans.
L’activité physique, le traitement principal
La lombalgie chronique est définie par une durée supérieure à 3 mois, alors que la lombalgie aiguë est résolue le plus souvent en 4 à 6 semaines. Dans 90 % des cas, la douleur se résorbe en moins de 6 semaines. « L'activité physique adaptée est le traitement principal », rappelle la HAS. Des antalgiques peuvent éventuellement être prescrits « afin de calmer la douleur pour la plus courte durée possible en attendant la guérison spontanée de la lombalgie », est-il précisé. La HAS indique qu'aucun médicament n'a prouvé l'efficacité à moyen terme sur l'évolution d'une poussée aiguë. Il est recommandé de réévaluer le patient 2 à 4 semaines après une poussée aiguë.
En présence de facteurs de risque de chronicité (problèmes émotionnels, comportements douloureux inappropriés, problèmes liés au travail, etc.), la HAS recommande de proposer une kinésithérapie avec participation active du patient. En l’absence d'amélioration, la prise en charge est multidisciplinaire, incluant un médecin spécialiste du rachis et si nécessaire un médecin du travail.
Signes d'alerte à repérer
La HAS rappelle qu'avant de parler de lombalgie commune, il est nécessaire d'éliminer des signes d'alerte suggérant une pathologie sous-jacente grave : douleur de type non mécanique, symptôme neurologique étendu (déficit sphinctérien, syndrome de la queue de cheval), paresthésie au niveau du pubis, perte de poids inexpliquée, antécédent de cancer, syndrome fébrile, usage de drogue intraveineuse, usage prolongé de corticoïdes, douleur thoracique (rachialgies dorsales), âge < 20 ans ou > 55 ans, altération de l'état général.
Place limitée de l'imagerie
En l'absence de « drapeau rouge », « il n'y a pas d'indication à réaliser une imagerie rachidienne dans le cas d'une poussée aiguë de lombalgie », est-il indiqué. La HAS recommande d'expliquer au patient pourquoi une imagerie n'est pas nécessaire. « Il est important d'expliquer au patient l'absence de corrélation systématique entre les symptômes et les signes radiologiques », est-il précisé.
En revanche, en cas de lombalgie chronique, une imagerie par IRM est recommandée (ou un scanner en cas de contre-indication à l'IRM). De plus, si un geste invasif (infiltration épidurale, voire chirurgie) est envisagé, une imagerie (IRM ou TDM si contre-indication) est conseillée (sauf chez les patients hyperalgiques).
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation