Épidémiologie

Méningo B en Auvergne-Rhône-Alpes : les précisions de Santé publique France

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Publié le 17/08/2022
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Quelques jours après que l’agence régionale de santé d’Auvergne-Rhône-Alpes a alerté quant à une recrudescence des méningites à méningocoque B, Santé publique France propose au Généraliste quelques informations complémentaires sur la situation.

Crédit photo : GARO/PHANIE

La recrudescence des cas d’infection invasive à méningocoque B (IIMB) récemment observée dans la région Auvergne Rhône-Alpes est liée à un variant encore jamais identifié en France et dans la plupart des pays d’Europe. C’est ce qu’a indiqué Santé publique France le 16 août au Généraliste.

Une recrudescence qui tranche avec la dynamique nationale de baisse

Pour rappel, la veille du week-end du 15 août, l’agence régionale de santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes a alerté quant à une hausse des cas de méningite à méningocoque B enregistrée dans divers départements de la région – Savoie, Ain, Rhône, Isère. L’instance rapportait que depuis juin 2021, 12 cas, dont un mortel, se sont avérés liés à un « nouveau variant » du pathogène.

En fait, comme l’explique Santé publique France, il s’est bien installé depuis l'été 2021 en Auvergne Rhône-Alpes une tendance à l’augmentation des cas qui tranche avec la dynamique de baisse enregistrée dans le reste de l’Hexagone. « Alors qu’au niveau national l’incidence des IIM B a diminué au cours de la période 2020-2022 (en lien avec les mesures de restriction contre la COVID-19), en Auvergne Rhône-Alpes le nombre de cas d’IIM B est reparti à la hausse depuis l’été 2021 », écrit l’instance.

Un variant « jamais identifié auparavant »

Le phénomène semble en effet au moins en partie dû à un nouveau clone du méningocoque B. « Différentes souches ont été identifiées, dont le variant ST-3753 du génotype "B : P1.7-2,4 : F1-5 : cc41/44", qui a émergé en 2021 », détaille Santé publique France. Ce variant, qui a bien été à l’origine de 12 cas en Auvergne-Rhône-Alpes survenus en 2021 et 2022, n’avait, selon l’agence, « jamais été identifié auparavant à l’exception d’une seule souche au Pays Bas en 2001 ».

Comme le suggérait déjà l’ARS Rhône-Alpes, « l’analyse épidémiologique a mis en évidence un excès de risque plus spécifiquement chez les jeunes adultes (...) dans certains secteurs géographiques et en particulier dans le secteur de Chambéry et dans l’Est Lyonnais ». Cependant, ce nouveau variant « n’a pas de caractéristiques particulières de virulence », rassure Santé publique France.

La vaccination efficace

En outre, la vaccination apparaît efficace contre cette nouvelle souche. « Le variant ST-3753 est couvert par les vaccins Bexsero® et Trumenba® qui sont disponibles pour l’immunisation contre les infections invasives à méningocoques de sérogroupe B », affirme Santé publique France. C’est d’ailleurs pourquoi l’ARS avait déjà annoncé le lancement d’une « campagne de vaccination massive » ciblant les 16-24 ans vivant ou fréquentant les zones à risque – ainsi que les 0-2 ans issus des aires d’hyperendémies qui n’auraient pas été vaccinés malgré le récent ajout de la vaccination contre le méningocoque B au calendrier vaccinal.

Pour le moment, « aucun cas lié à ce nouveau variant n’a été détecté en dehors de la région », ajoute Santé publique France.


Source : lequotidiendumedecin.fr