« Au niveau national, le taux d’incidence a de nouveau fortement augmenté en semaine 47 (du 22 au 28 novembre, ndlr) et atteignait 311 cas pour 100 000 habitants », indique Santé publique France dans son point épidémiologique publié ce 3 décembre. Le taux d’incidence enregistre ainsi une croissance de 61 % par rapport à la semaine précédente. Ce qui représente environ 30 000 nouveaux cas par jour.
Augmentation de l'incidence pour toutes les classes d'âges...
L’agence de santé publique souligne ainsi que le taux d’incidence au pic de la 4e vague, cet été, a été dépassé. Cette forte augmentation du taux d’incidence concerne toutes les classes d’âges. Et il dépasse les 300 pour 100 000 habitants chez les moins de 50 ans, les 30-39 ans ayant le taux d’incidence le plus élevé (421/100 000, + 56 % par rapport à la semaine précédente) et les élèves de primaire (6-10 ans) connaissant la plus forte progression (663/100 000, + 92 %). Un chiffre à tempérer par « une pratique de dépistage massif » actuellement, leur nombre ayant augmenté de 65 % entre les deux dernières semaines pour atteindre 13 199 la semaine dernière.
Santé publique France indique par ailleurs que la semaine dernière « sur l’ensemble de la population, le taux de dépistage a fortement progressé (5 418/100 000, + 37 %). Le taux de positivité atteignait quant à lui 5,7 % (+0,8 point) ».
... et dans toutes les régions
Neuf régions ont enregistré la semaine dernière un taux d’incidence dépassant les 300 pour 100 000 habitants, avec en tête Provence-Alpes-Côte d’Azur (417, + 71 %), Auvergne Rhône-Alpes (392, + 80 %) et Corse (386, + 26 %). En Outre-Mer, Santé publique France souligne que le taux d’incidence est « toujours en hausse » à La Réunion (254, + 14 %) et en Guyane (89, + 14 %) tandis que la Martinique et la Guadeloupe connaissent une baisse du dépistage en lien avec les mouvements sociaux, rendant difficile l’interprétation des chiffres.
Hausse des nouvelles hospitalisations et entrées en soins critiques
La progression de l’épidémie en France se traduit aussi par une « forte hausse » des hospitalisations (4 212, + 35 %) et des admissions en soins critiques (967, + 37 %). Cette tendance à la hausse est observée dans toutes les classes d’âges et est plus marquée chez les personnes âgées de 30 à 80 ans. Les taux les plus élevés ont été observés en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Corse pour la métropole et en Martinique pour l’Outre-Mer. « Au 30 novembre, 10 310 patients COVID-19 étaient hospitalisés, dont 1 837 en soins critiques », précise Santé publique France. 440 décès ont été recensés à l'hôpital la semaine dernière.
L’agence a par ailleurs fait un point sur la surveillance des cas graves de Covid-19 et de leur statut vaccinal, dans les services participants (1 011 patients rapportés depuis le 30 août). Entre le 1er septembre et le 30 novembre, 76,2 % des patients de moins de 65 ans hospitalisés en réanimation n’étaient pas vaccinés, ou l’étaient incomplètement. Parmi les patients de plus de 65 ans hospitalisés en réanimation, 33,7 % étaient vaccinés, mais ceux qui avaient reçu une dose de rappel ne représentaient que 1,4 % des cas et 49,5 % n’étaient pas vaccinés ou l’étaient incomplètement, indique Santé publique France.
Les libéraux, professionnels de santé ayant le plus reçu le rappel
L’agence a par ailleurs rappelé la couverture vaccinale de la population au 30 novembre : 77,4 % ayant reçu au moins une dose, 75,8 % ayant une vaccination complète et 12,2 % ayant reçu la dose de rappel. « Chez les 65 ans et plus, la couverture vaccinale de la dose de rappel s’élevait à 42,9 % », précise Santé publique France. Avant de partager des chiffres sur la vaccination des soignants. Ainsi, les professionnels libéraux affichent une vaccination complète à 96,5 %, devant les personnels soignants des établissements de santé (91,8 %) et les professionnels en Ehpad ou USLD (91,7 %). Ils sont également ceux à avoir le plus reçu la dose de rappel (36,9 %), contre respectivement 13,8 % et 11,4 %.
Le variant Delta toujours majoritaire, mais…
Difficile de faire un point sur l’épidémie de SARS-CoV-2 sans parler du nouveau variant Omicron. Santé publique France signale que le variant Delta reste hégémonique en France : « la mutation L452R (portée principalement par le variant Delta) était détectée dans 96,8 % des prélèvements positifs criblés » la semaine dernière.
L’agence surveille par ailleurs de près le variant Omicron (B.1.1.529), mentionné pour la première fois le 23 novembre et classé VOC (variant of concern) par l’OMS le 26 novembre. Ce 3 décembre au matin, neuf cas étaient détectés en France (7 en métropole et 2 à La Réunion). « Il possède un nombre très important de mutations par rapport aux autres variants, ce qui rend difficile les extrapolations sur ses caractéristiques », précise l’agence, qui indique suivre les données sur la transmissibilité, l’efficacité vaccinale et la sévérité.
Elle indique également s’intéresser au variant B.1.640, classé VUM (en cours d’évaluation). Une analyse de risque intégrant ces deux variants notamment devrait être publiée prochainement.
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