Comment s'est passée l'entrée de votre établissement dans la pandémie ?
Il y a eu deux phases depuis le début de la crise avec d'abord une forme de congélation de l'organisation. Les Ehpad ont eu tendance à garder leurs résidents, et à ne plus faire appel à nous pour envoyer leurs patients en hospitalisation. De notre côté, nous en avons profité pour nous réorganiser en gestion de crise, avec l’organisation de deux unités Covid+ et la mise en place d'une téléconsultation avec un de nos médecins lui-même en éviction à son domicile pour cause de coronavirus. Il prend en charge à distance les patients des Ehpad. En parallèle, les médecins coordonnateurs peuvent contacter via notre numéro d'urgence notre médecin admissionniste pour accueillir les patients en hospitalisation complète, qu'ils soient Covid positifs ou porteurs d'autres pathologies. De la sorte, ces patients évitent la case des urgences.
Quelles modifications dans l'accueil des urgences comme dans la téléconsultation avez-vous effectuées ?
Nous avons élargi les places horaires, de 17H à 20H pour l'accueil des urgences. Nous avons étendu également nos créneaux de téléconsultations à 2 ou 3 heures chaque après-midi. Confère notre reportage en octobre 2018 dans cet établissement.
Comment gérez-vous l'afflux de patients Covid ?
Nous avons ouvert deux unités Covid d'une capacité totale de 46 lits. 38 lits sont occupés ce soir et cela augmente tous les jours. Nous allons transférer les patients stabilisés avec symptômes réduits et moins de fièvre à partir de J10 ou J 14 dans l'unité de soins de suite post-Covid de 30 lits afin de libérer des places en médecine. À noter, nous ne disposons pas d'unités de réanimation. En conséquence, les patients qui ont de réels problèmes respiratoires sont transférés dans les hôpitaux du 78. Mais à l'inverse nous prenons tous les autres patients qui n'ont pas besoin d'assistance respiratoire. Au total, nous avons eu 3 décès pour un total de 41 patients Covid.
Combien de personnels ont été contaminés ? Ceux qui restent au travail sont-ils en surrégime ?
Douze personnels sont en éviction mais tous n'ont pas fait le test. La moitié d'entre eux ont été testés positifs. Ceux qui restent ne sont pas en surrégime, mais font des heures supplémentaires sur la base du volontariat. À ce stade, nous ne manquons pas de personnel. Nous avons demandé au personnel de rééducation qui est moins occupé de réduire assez fortement le nombre de patients en rééducation le temps de la crise. Et une partie de ce personnel a été redéployée en tant qu'aides-soignants ou ASH.
Votre personnel manque-t-il de matériel de protection ?
Nous avions prévus de stocks mais Jj'ai quand meme décide de lancer un appel aux dons. Eiffage nous a donné des surblouses et équipements de cuisine. Pour l'instant, nous disposons de suffisamment de masques. En revanche, nous avons seulement une semaine de stock de surblouses. Car nos fournisseurs sont en rupture de stock (NDLR, L’Etat a lancé une commande nationale qu va etre distribuée comme les masques via les GHT). La Chine produit désormais pour aider la France comme les industriels français avaient exporté en Chine leurs masques jusqu’à fin janvier. Et la logistique a eu un peu de mal à se mettre en place. La semaine dernière, nous avons eu une première livraison de masques. Cette semaine arrive une autre cargaison de masques chirurgicaux et FFP2 par l'intermédiaire de l'hôpital Mignot qui est l’établissement référent du groupement hospitalier de territoire.
Comment gérez-vous le stress au sein de votre personnel ?
Nous anticipons au mieux en procédant à ces réorganisations. Certes, nos personnels sont tendus et nos soignants ont peur d'être contaminés. Mais tous sont motivés et à leur poste pour passer le cap. Nous ne sommes pas non plus dans une situation de débordement. Toutefois, des décisions collégiales sont à mener par les médecins notamment pour l’accompagnement en fin de vie et des discussions avec les services de réa des autres hôpitaux sont parfois délicates, les capacités étant désormais proches de la saturation.
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