Un premier acteur privé rejoint le mécanisme de partage de la propriété intellectuelle relatif aux outils de lutte contre le Covid, le C-TAP (pour Covid-19 Technology Access Pool). Lancé en mai 2020 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)*, le C-TAP n’avait jusqu’ici signé des accords de licence qu’avec des instituts nationaux : avec le Conseil national espagnol de la recherche (CSIC), pour un test d'anticorps contre le Covid, et avec l'Institut national américain de la santé (NIH), pour le développement de produits thérapeutiques, de vaccins à un stade précoce et d’outils de diagnostic.
Le 29 août, trois nouveaux accords de licence ont été passés via le Medicines Patent Pool (MPP), organisme des Nations Unies chargé d’œuvrer à un accès équitable aux médicaments, et notamment avec Medigen Vaccine Biologics Corp. Ce fabricant basé à Taïwan « offre son brevet et son savoir-faire pour un vaccin contre le Covid dont plus de trois millions de doses ont été administrées dans sept pays », indique un communiqué de l’OMS. L’accord prévoit l’octroi de licences facilitant le transfert de technologies et la formation du personnel.
Un « nouvel élan à l’effort global », selon l'OMS
En parallèle, le CSIC a signé un deuxième accord sur une licence pour un prototype de vaccin. « L’accord comprend des visites d’usines et la formation requise, une assistance directe et des consultations régulières avec les fabricants bénéficiaires, y compris sur les questions de qualité et de réglementation », précise l’OMS. L’université du Chili, signataire du troisième accord, partage quant à elle sa technologie pour un test de diagnostic permettant la quantification des anticorps neutralisants.
Ces trois nouvelles licences apportent un « nouvel élan à l’effort global » en faveur d’un accès équitable aux outils de lutte contre le Covid (tests de diagnostic, traitements et vaccins), salue l'OMS. Le directeur du MPP, Charles Gore, espère que « le message important ainsi transmis motivera d'autres fabricants du monde entier à conclure d’autres accords de licence sous les auspices du C-TAP ».
Une « victoire pour la collaboration scientifique » pour les ONG
Pour Charles Chen, directeur général de Medigen Vaccine Biologics Corp, « il ne s’agit pas seulement du Covid, il s’agit de créer un précédent pour les futurs défis sanitaires qu'il faudra relever à l'échelle mondiale ». Du côté du CSIC, dont la première licence sur un test sérologique a abouti à une sous-licence octroyée à BioTech Africa, ce nouvel accord « ouvre la possibilité de trouver des partenaires dans des pays tiers pour faire progresser les essais cliniques relatifs à ce vaccin », a salué sa présidente Eloisa del Pino.
People's Vaccine Alliance, coalition d'ONG, a également salué les accords annoncés comme « une victoire pour la collaboration scientifique et les droits de l'Homme – et une étape significative vers la garantie d'un vaccin pour la population ». Son communiqué se félicite que « les besoins de l'humanité » soient placés « au-dessus de la perception étroite du profit et de l'intérêt personnel qui a jusqu'à présent tourmenté l'industrie pharmaceutique ».
*L’initiative était également portée par le gouvernement du Costa Rica avec le soutien de 44 États membres, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), d’Unitaid, de l’ONUSIDA et de partenaires de mise en œuvre tels que le Medicines Patent Pool (MPP).
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