Le nombre de décès toutes causes confondues observés en France en ce début d'automne 2020 s'avère plus élevé que les années précédentes. C’est ce qu’a indiqué l’Insee, qui, pendant la crise sanitaire, diffuse régulièrement les chiffres de mortalité enregistrés sur le territoire.
D’après les données publiées le 30 octobre, alors qu’après la première vague de l’épidémie, la mortalité avait retrouvé cet été « des niveaux quasiment identiques aux deux années précédentes », le nombre de décès recensés en France a à nouveau augmenté entre le 1er septembre et le 19 octobre pour dépasser de 5 à 6 % les statistiques de 2018 et 2019. En ce début d’automne marqué par un rebond de l’épidémie de Covid-19, 80 956 décès ont été recensés, un chiffre qui sera probablement « révisé à la hausse dans les prochaines semaines », prévoit l’Insee.
Les plus âgés particulièrement touchés
Si par rapport à 2019, on observe une hausse de la mortalité tous âges confondus de 6 % chez les hommes et de 4 % chez les femmes, cette surmortalité toucherait en fait en particulier les personnes de plus de 50 ans (+ 2 % chez les 50-64 ans), et surtout les plus de 65 ans (hausse de 6 % de la mortalité). Depuis le 1er septembre, le nombre de décès survenus en maison de retraite ou Ehpad a d’ailleurs augmenté de 13 % par rapport à 2019.
Les moins de 50 ans seraient, eux, épargnés par cette surmortalité : dans cette population, la mortalité observée en ce début d’automne aurait même baissé, indique l’Insee. « L’évolution est de - 13 % chez les jeunes de moins de 25 ans et de - 1 % pour les personnes âgées de 25 à 49 ans », rapporte en effet l’Institut.
Seules deux régions épargnées
Autre constat : alors qu’au cours de la première vague épidémique, la surmortalité recensée dans le pays avait particulièrement impacté l’Ile-de-France et le Grand-Est, elle touche cette fois la grande majorité des régions françaises. Avec le retour du SARS-CoV-2, la Bretagne, la Bourgogne-Franche-Comté, les Pays-de-Loire, la Normandie ou encore la Nouvelle-Aquitaine ont en effet enregistré une augmentation de 2 à 5 % de la mortalité par rapport à 2019. Cette évolution atteint même 7 % en Auvergne-Rhône-Alpes, en Île-de-France, dans les Hauts de France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, voire 9 % en Occitanie et en Corse. Finalement, seules deux régions ne semblent pas concernées, résume l’Insee : le Grand Est et le Centre-Val de Loire.
À l'échelle des départements, le rebond est particulièrement marqué dans quatre d’entre eux. À savoir, la Corse-du-Sud, la Loire, le Lot-et-Garonne et l’Aveyron, qui ont observé depuis septembre une surmortalité supérieure à 20 %. Certains départements d’Outre-mer sont eux aussi très touchés par cette hausse de la mortalité, qui atteindrait 38 % en Guadeloupe.
Au total, la mortalité devrait s’avérer plus élevée en 2020 qu'au cours des années précédentes. « Entre le 1er mars et le 19 octobre 2020, 402 681 décès ont eu lieu en France […], soit 9 % de plus qu’en 2019 (+ 32 100 décès) et 7 % de plus qu’en 2018 (+ 26 800 décès) », indique en effet l’Insee.
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