Avc 34 listes aux élections européennes, aucun électeur n'a le droit de dire qu'aucun parti ne correspond à ses désidérata. La vraie motivation des abstentionnistes n'est pas le dégoût des institutions, c'est la paresse (ne pas se déplacer un dimanche pour un enjeu sans intérêt) ou l'arrogance : je suis différent, je ne vote pas. Il n'est pas difficile de comprendre les mille facteurs qui ont discrédité la politique. Mais il n'est pas non plus difficile de comprendre que tout est politique et que notre sort individuel dépend étroitement de ce qui sera décidé par les urnes en France et en Europe.
La crise de gilets jaunes a beaucoup contribué à cette désaffection pour le devoir civique et il n'y a guère de remède que dans le vote obligatoire, une solution très imparfaite, mais qui aurait au moins l'avantage de renforcer l'autorité des élus. En attendant, il est impossible d'accepter l'abstention en des temps aussi troublés, où les divisions déchirent le pays, où la violence verbale et physique prend le pas sur le dialogue et le consensus. Il faut en appeler à la conscience de nos concitoyens. Ils doivent comprendre l'importance de leur vote : aucun scrutin n'est significatif si la participation n'est pas massive. Le pays est plein de super-analystes qui vous démontrent tous les jours que majorité et opposition sont des notions incertaines puisqu'on ne sait pas comment auraient voté les abstentionnistes.
Je comprends qu'un appel à voter tombe dans l'oreille d'un sourd puisque, pour eux, c'est une manière d'exprimer leur mécontentement. Mais il y a des partis mécontents et, bien que je réprouve leur programme ou ce qui en tient lieu, je dis qu'on peut voter pour eux plutôt que de s'abstenir. Et que, dans ces conditions, il faut aussi que tous ceux qui soutiennent les partis de gouvernement votent pour eux parce qu'il suffit qu'un, deux ou trois pour cent des abstentionnistes mécontents décident d'aller aux urnes pour que triomphe l'opposition.
Un danger pour la démocratie
Votez. Ne prenez pas pour argent comptant les accusations, calomnies, coups bas que les partis échangent. Il n'est pas vrai que le président Macron a transformé un scrutin européen en référendum sur sa personne. Il n'est pas vrai que le match oppose seulement les deux partis en tête des sondages. Il n'est pas vrai que l'Europe se résume à des personnages dont certains sont les marionnettes de puissances étrangères. Chaque liste est liée à ses promesses. Marine Le Pen veut changer l'Europe de telle manière que ses acquis, ses progrès, ses avantages seraient remis en question sous le prétexte qu'elle a besoin d'une réforme. Emmanuel Macron propose une « refondation » de l'Europe, mais sans déchirer les traités, ceux dont la Grande-Bretagne ne parvient pas à s'extraire. Si le match Macron-Le Pen ne vous plaît pas, votez pour le programme européen d'une liste, celle que vous voulez.
Autrement dit, aucun des arguments brandis par les abstentionnistes ne tient la route. Tous sont voués à affaiblir la démocratie. Je ne vois pas, dans l'opinion française, le sentiment aigu de la menace qui pèse sur nos libertés essentielles. La plupart des gens croient que si Le Pen ou Mélenchon arrivent au pouvoir (chacun seul ou ensemble), la vie continuera comme avant. Non : votre vie quotidienne va changer. Vos libertés seront réduites, on ira jusqu'au cœur de votre vie privée pour vous faire rendre gorge. Si la politique fiscale de Macron vous semble lourde, celle d'un Mélenchon serait accablante. Le pire, dans cette affaire, c'est que l'Europe, contrairement à ce que l'on dit, n'est pas en danger. Ce sont les partis qui la menacent, mais elle a su résister au pire et, si le Brexit détruit lentement le Royaume-Uni, il n'aura pas le même effet sur l'Union européenne. Par conséquent, chacun d'entre nous doit voter pour conserver ses libertés. Un vote fort, avec moins d'abstentions, assurera une Europe forte, à l'abri des menaces extrémistes.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation