Pour mieux encadrer les pratiques du tatouage et du détatouage qui connaissent un essor important depuis quelques années, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a mis en ligne le 15 janvier un avis sur ces pratiques et les produits et matériels utilisés. Sont concernés par ce sujet le grand public, mais aussi certains professionnels de santé qui interviennent dans la reconstitution d’une aréole mammaire post-cancer, par exemple, ou encore dans les actes de détatouage ; et bien sûr les tatoueurs eux-mêmes. Les 45 recommandations émises dans ce document ont pour vocation de définir un cadre réglementaire mais également sanitaire sur ce sujet. Voici certaines de ces recommandations.
Incidence et prévalence des complications mal connues
Cet avis du HCSP revient largement sur les complications liées au tatouage, indiquant que leur prévalence et incidence sont malheureusement mal connues. Aussi la recommandation 39 demande la mise en place « d’une veille épidémiologique de tous les événements indésirables liés aux actes de tatouage, maquillage permanent et de détatouage ». À ce titre, il est rappelé qu’actuellement le recueil et l’analyse des événements indésirables liés aux produits de tatouage sont gérés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Même si les produits utilisés n’offrent aucun bénéfice thérapeutique, c’est bien cette agence qui collecte ces déclarations. Ce fait est très peu connu du grand public, des tatoueurs comme des professionnels de santé devant informer de ces effets via notamment le portail officiel de signalement des événements sanitaires indésirables. D’ailleurs, aux regards du nombre de ces déclarations (seulement 13 en 2018 selon le rapport d’activité de l’ANSM), le HCSP demande que des efforts soient entrepris pour mieux faire connaître ce service auprès des différents acteurs concernés afin de recueillir davantage de données.
Le détatouage : avec le laser seul
Concernant les actes de détatouage, ils devraient être réservés aux médecins, insiste le HCSP, spécifiant qu’ils doivent se faire uniquement avec un laser adapté. Le HCSP donne une liste de lasers qui ont été évalués à ces fins (lasers de classe 4, réservés aux médecins). L’agence recommande par ailleurs d’interdire toute utilisation de produits chimiques pour un détatouage. La recommandation 23 demande que soient réalisées « des études de sécurité et de toxicologie sur les produits pouvant potentiellement être proposés lors de séances de détatouage chimique ».
Pas pour les mineurs de moins de 16 ans recommande le HCSP
Parmi les différents points réglementaires énoncés par le HCSP, l’un d’entre eux intéresse les mineurs. Le HCSP rappelle qu’à l’heure actuelle en France « un tatouage est possible sur une personne mineure avec consentement écrit d’une personne titulaire de l’autorité parentale ou de son tuteur ». Dans sa recommandation 26, le Haut conseil préconise qu’en plus de ce consentement parental, un âge limite minimal de 16 ans devrait être établi pour pouvoir autoriser un tatouage. Et pour ce mineur que soit exigé « un délai a minima de 48 heures de réflexion entre la demande initiale du tatouage et sa réalisation ».
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