L’Académie nationale de Médecine a, dans un communiqué daté du 30 juin 2015, alerté sur l’usage détourné de la buprénorphine orale à haut dosage (Subutex®) et indiqué des moyens d’y faire face. Ce produit se substitue à l’héroïne pendant 24 heures sur les récepteurs opiacés cérébraux afin d’atténuer les effets du sevrage. Or, souligne l’Académie, ce médicament est recherché avec avidité par les héroïnomanes, et - facilement accessible sur prescription - il donne lieu à un trafic dont les organismes payeurs font les frais (environ 250 millions d’euros par an). De plus, constate l’Académie, ce produit dissout dans l’eau est souvent utilisé en injection intraveineuse, pratique qui est d’après l’institution, à l’origine de 30 à 40 décès chaque année en France.
Des mesures ont été prises à partir de 2008 par les pouvoirs publics pour combattre le mésusage du Subutex®. Mais avec des résultats insuffisants, selon l’Académie. Les sages rappellent donc que ce produit ne peut être prescrit qu’après un traitement bien conduit par la méthadone, qu’il faut éviter un traitement permanent par la buprénorphine et rechercher une réduction progressive des doses pour tendre vers l’abstinence.
De plus, on dispose sur le marché français de génériques du Subutex®, moins solubles, qui ne peuvent pas être utilisés en injections. Et il est possible aussi de recourir à la Subuxone® qui associe la naloxone à la buprénorphine, prévenant l’effet shoot recherché par l’injection de buprénorphine.
En conséquence, l’Académie conclut qu’ il convient d’insister auprès des professionnels de santé pour que l’objectif d’un sevrage soit véritablement privilégié et que, dans ce but, la méthadone soit prescrite en première intention. Il faut également que les génériques, plus difficilement injectables que le Subutex® soient prescrits et promouvoir le recours à la Subuxone®.
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