Des chercheurs lillois de l’Inserm et de l’Université de Lille ont mis au point un nouveau prototype de médicament capable de supprimer la résistance à un antibiotique utilisé pour traiter la tuberculose : l’éthionamide. Leur étude, publiée dans Science le 17 mars ouvre une nouvelle voie dans la lutte contre les bactéries résistantes.
Mais comment est-il possible de contrer le phénomène de résistance à l'éthionamide ?Tout d’abord, comme de nombreux antituberculeux, ce produit est un pro-antibiotique. Ceci signifie qu’il est inactif en tant que tel, il doit être activé à l’intérieur du pathogène pour pouvoir le détruire. Ainsi, le phénomène de résistance se produit lorsque des mutations génétiques altèrent le mécanisme qui active l’antibiotique. Or, « nous avons réussi à inventer un prototype de molécule qui réveille une nouvelle voie de bioactivation de l’éthionamide, provoquant une resensibilisation complète des bactéries », précisent le Dr Alain Baulard et le Pr Nicolas Willand, qui ont tous deux participé aux travaux.
Baptisée SMARt-420, cette molécule combinée à l’antibiotique a permis de traiter de manière efficace des souris infectées par des bacilles devenus insensibles à l’éthionamide seul. Ce candidat médicament est à présent en développement, l’équipe travaillant en partenariat avec GlaxoSmithKline et la biotech Bioversys. Les chercheurs veulent aussi élargir le concept à d’autres infections dont les traitements actuels sont mis en péril par la montée des cas de résistances.
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