IA, objets connectés, etc.

Un nouveau souffle pour la BPCO ?

Publié le 22/11/2019
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Comme de nombreuses pathologies chroniques, la BPCO pourrait tirer profit des nouvelles technologies. Plusieurs innovations sont à l’étude pour suivre les malades à distance, prédire les exacerbations, améliorer l’observance ou encore optimiser la manipulation des inhalateurs.

L'ntelligence artificielle, dispositifs connectés, etc. En amont de la journée mondiale contre la BPCO, les Rencontres de l’association Santé Respiratoire France (Paris, 15 novembre) ont permis de faire le point sur les innovations technologiques qui pourraient transformer le quotidien des 10 millions de malades respiratoires chroniques français. Aucun dispositif validé n’est encore disponible en routine pour ces patients, mais la recherche est en pleine ébullition.

Bien avancée dans le processus de validation, une montre bracelet connectée à une plateforme de télésuivi vise à prédire les exacerbations en analysant l’évolution de certains paramètres (fréquences cardiaque et respiratoire, saturation, température, nombre de pas). Cela pourrait permettre d’alerter le professionnel de santé en amont de l’exacerbation et éviter l’hospitalisation. Des spiromètres et oxymètres de pouls connectés sont aussi à l’étude pour faciliter la télésurveillance des patients.

également dans les tuyaux, des inhalateurs connectés pour suivre l’observance, mais aussi s’assurer de la bonne utilisation de l’inhalateur. à ce titre, l’IA pourrait elle aussi être contributive, en permettant d’analyser les gestes du patient lorsqu’il utilise son inhalateur. Enfin, des algorithmes intelligents sont développés pour faciliter le diagnostic (en compilant les données des tests pulmonaires), aider à l’interprétation des images thoraciques ou encore prédire les ré-hospitalisations après exacerbation.

Outre l’amélioration de l’accès aux soins, « les objets connectés permettront le virage ambulatoire puisqu’ils déportent la surveillance du patient à son domicile ou dans des structures allégées, souligne le Pr Marie Pia d’Ortho, responsable scientifique du Digital Medical Hub de l’APHP. On en attend également la collecte de données massives – cliniques et comportementales – afin de caractériser finement les patients pour en déduire un suivi personnalisé ». Les adaptations organisationnelles indispensables, par exemple pour le suivi des alertes, devront suivre. Mais avant tout, il faudra s’assurer de la fiabilité et de l’intérêt des données recueillies, d’où la nécessité d’une évaluation non seulement de la métrologie des dispositifs, mais aussi de leur pertinence clinique et de leur efficience médico-économique.

Hélène Joubert

Source : Le Généraliste: 2889