Suivant un Missel imprimé à Venise en 1542, « on disoit une messe en l'honneur de Saint Job pour être guary de la vérolle par son intersession » (cité par le Dictionnaire universel français et latin, édition de 1737, tome V). On supposait, ajoute un commentateur, que la vérole était l'ulcère dont Job s'était plaint constamment. Dans son poème latin, Frascator est beaucoup plus positif encore.
Cette messe était une messe ordinaire, mais dédiée à Saint Job, et agrémentée par la suite de diverses formules magiques auxquelles s'ajoutèrent bientôt des manifestations de sorcellerie, qui furent cause que cette messe tomba en désuétude. Mais les procédés de sorcellerie perdurèrent longtemps et dans sa savante « Sorcellerie des campagnes », Charles Lancelin cite plusieurs procédés en usage actuellement encore dans certaines régions.
À l’époque d'Agrippa d'Aubigné, la vérole s'appelait le « mal de Naples » parce que nos soldats en furent infectés dans ce royaume ; les Italiens l'appelaient le « mal francese » parce que les Français en furent les premiers atteints ; les Espagnols, la « larve des Indes », etc.
Herrera disait que ses compatriotes ne l'avaient pas rapportée du Mexique, qu'au contraire ce sont eux qui l'y avaient portée.
À Goa, la maladie n'était point honteuse, on se faisait gloire de l'avoir eue plusieurs fois.
Les « clistères d'eau bénite » étaient et sont encore maintenant un des remèdes des sorciers. Quant aux lavements d'échine, c'est esquine ou squine qu'il faut lire, dont le Dictionnaire du commerce du XVIIIe siècle dit que « c'est une racine médicinale qui vient de la Chine ou des Grandes Indes » ; dont le Dictionnaire de Trevoux dit que c'est une racine qui vient de l'île Bourbon et est employée pour des tisanes sudorifiques ; et dont le dictionnaire de Nicolas Gosselin dit que c'est « une racine qui sert à guérir de la vérolle ».
Enfin, ajoutons que dans la première édition de l'Errotika Biblion, cité par le Dr J. Desourteaux, édition très rare aujourd'hui, datée de Rome, imprimerie du Vatican, 1783,
on trouve ce texte : « il paraît que cette honteuse maladie appelée cristalline, qui fut le baromètre jésuitique dans la patrie de Confuciuset qui, dit-on, se perpétuait dans l'ordre des Jésuites de père en frère, n'était autre chose que la maladie dont parle l'Écriture… ».
(Drs Daniel Caldine et Georges Petit, La Chronique médicale, 1921)
Si « Le Généraliste » était paru en 1921
Une messe pour les vérolés
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Publié le 29/09/2017
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Crédit photo : Phanie
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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