"L'enjeu est de galvaniser l'action européenne", a souligné un diplomate européen. "Il y a un réel sentiment que nous sommes à un moment crucial et qu'il faut agir maintenant", a-t-il ajouté. Le dossier Ebola s'est hissé en haut de l'agenda européen, alors que le bilan de cette fièvre hémorragique dépasse les 4.500 morts, selon les derniers chiffres de l'OMS. Les ministres européens des Affaires étrangères doivent se réunir lundi au Luxembourg (photo) sur un "état des lieux global" qui recense les moyens disponibles et une série d'options pour intensifier la lutte contre l'épidémie. Ensuite, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se saisiront du dossier jeudi et vendredi, lors d'un sommet à Bruxelles.
L'UE est sous pression pour dégager plus de fonds, et surtout envoyer plus de personnel formé sur place. Selon une source européenne, l'idée est d'articuler l'aide internationale autour de trois "pays leaders", les Etats-Unis pour le Libéria, la Grande-Bretagne pour le Sierra Leone, et la France pour la Guinée. L'ONG humanitaire britannique Oxfam a appelé samedi à "une présence militaire accrue, davantage de médecins et de fonds pour éviter l'ultime catastrophe humanitaire de notre génération" et incite les pays européens à suivre l'exemple de la Grande-Bretagne dont un navire médicalisé est parti vendredi pour le Sierra Leone.
Londres prévoit d'envoyer 750 militaires dans cette ancienne colonie pour aider notamment à la construction de centres de traitement. La France et l'Allemagne insistent de leur côté pour mettre en place un dispositif coordonné d'évacuations sanitaires, jugé indispensable pour assurer le flux de renforts européens. Dans un courrier à ses partenaires, le Premier ministre britannique David Cameron les presse de s'entendre "sur une nouvelle série de mesures" face à "la crise d'Ebola". Il souhaite que l'aide européenne soit portée à un milliard d'euros, alors que le montant actuel s'établit "autour de 500 millions d'euros" dont 180 millions d'euros pour la seule Commission européenne. Le dirigeant britannique veut aussi "accentuer la coordination pour le contrôle des points d'entrée" en Europe. Ces appels font écho à ceux de l'ONU qui s'est inquiétée vendredi que son appel à près d'un milliard de dollars n'ait été satisfait jusqu'à présent qu'à hauteur de moins de 40%.
Dans ce contexte d’inquiétude et de mobilisation, l'unique information positive est l'annonce que le Sénégal et le Nigéria sont désormais exempts de cas.
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