« Grippe : pour éviter l’hospitalisation, passez à la vaccination ». C’est autour de ce slogan que les autorités sanitaires viennent de lancer la campagne de vaccination anti-grippale 2015-2016.
Pour cette nouvelle édition qui durera jusqu’au 31 janvier 2016, peu de changements de fond par rapport à l’an dernier. La population éligible ne change pas et inclut toujours les personnes de 65 ans et plus, les personnes porteuses des habituelles maladies chroniques, les femmes enceintes, les personnes atteintes d’obésité morbides, les professionnels de santé et l’entourage des nourissons de moisn de 6 mois . Les circuits de vaccination restent également identiques, la vaccination pouvant être pratiquée cette année encore, par les médecins, les infirmières et les sage-femmes.
Quand à la composition du vaccin elle associe cette saison une souche Souche A/California/7/2009 (H1N1) une souche A/Switzerland/9715293/2013 (H3N2) et une souche B/Phuket/3073/2013 (lignée Yamagata).
Un vaccin qu s’annonce plus efficace que l’an dernier
Une combinaison qui devrait coller davantage que l’an dernier aux virus en circulation, espèrent les autorités sanitaires. « La surveillance par l’OMS des premiers virus apparus montre qu’ils correspondent à ceux inclus dans le vaccin, ce qui n’était pas le cas l’an dernier », rassure le Pr Bruno Lina, spécialiste du virus de la grippe et responsable du centre national de référence sur la grippe.
Pour la saison 2014-2015, le bilan dressé par l’InVS et publiée dans le BEH daté d’aujourd’hui confirme que l’épidémie a bel et bien été marquée par la mutation d’une partie des virus A (H3N2) au fil du temps. Avec à la clef une diminution de l’efficacité du vaccin.
L’InVS pointe également une nouvelle baisse de la couverture vaccinale puisque seulement 46 % des assurés à risque ont eu recours à la vaccination antigrippale, soit un recul de 2,8 points par rapport à 2013.
Associé à une circulation prédominante du virus grippal A(H3N2) - connu pour entraîner des grippes compliquées chez les personnes à risques - tous ces phénomènes ont contribué au final à une « épidémie d’une ampleur forte et d’une gravité importante ».
Durant cette saison, l’épidémie a ainsi entrainé près de 2,9 millions de consultations pour syndromes grippaux en médecine générale. Le nombre d’épisodes recensés en collectivités de personnes âgées a été particulièrement élevé (1 328 épisodes), tout comme le nombre d’hospitalisations pour grippe après passage aux urgences (plus de 3 000). Par ailleurs, l’InVS a observé 1 597 cas graves admis en réanimation, parmi lesquels 48 % étaient âgés de 65 ans et plus, 84 % présentaient un facteur de risque, tandis que plus de la moitié n’étaient pas vaccinés. Enfin, durant les 9 semaines d’épidémie, un excès de 18300 décès toutes causes a été observé, majoritairement chez les personnes de 65 ans et plus.
Une campagne de sensiblisation grand public
Un « lourd » tribu que les autorités sanitaires ont voulu mettre en avant dans une campagne de communication grand public afin de pour resensibiliser l’opinion à la vaccination. « A travers nos communications, nous avons choisi de montrer l’intérêt de la vaccination antigrippale en nous appuyant sur des données épidémiologiques datant de l’hiver dernier, afin que les personnes à risque puissent prendre une décision éclairée » explique le Pr Luc Barret, médecin-conseil national de l’Assurance Maladie.
Flyer destiné aux assurés, relai télévisé, spot radio ou encore campagne sur les réseaux sociaux ; les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens. Avec un objectif clair : faire remonter la couverture vaccinale.
Selon l’Invs, si la couverture vaccinale atteignait le taux recommandé par l’OMS (75 %), près de 3 000 décès seraient évités chaque année.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque