Dénonçant les contre-vérités qui sont exposées dans un appel à pétition concernant les vaccins hexavalents, (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, infections à hemophilus influenzae b, et hépatite B), diffusé sur les réseaux sociaux (Institut de Protection de la Santé Naturelle, Pr Joyeux), le groupe « Vaccination et Prévention » de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) reprend ces arguments pour les confronter aux données réelles de la science.
Selon la SPILF, l’utilisation de ces vaccins chez le nourrisson est nécessaire du fait de la pénurie actuelle en vaccin « pentavalent », « tétravalent », et « trivalent ». Elle rappelle que les vaccins multivalents sont efficaces et sûrs. Il s’agit de vaccins dont l’efficacité et l’innocuité ont été largement validées par des essais cliniques et une surveillance constante.
La SPILF pointe ensuite que ces vaccins ne sont pas toxiques pour le cerveau et les muscles. Les études montrent en effet que la myofasciite à macrophages n’est pas une maladie déclenchée dans les muscles par l’injection de vaccins contenant de l’aluminium. Essentiellement défendue par un auteur, cette théorie a été réfutée par les travaux des autres équipes.
D’autre part, la SPILF précise la vaccination contre l’hépatite B n’est pas associée à un risque de sclérose en plaques (SEP). Huit études, publiées entre 1999 et 2007, ont finalement permis d’écarter un lien entre la vaccination contre l’hépatite B et la SEP.
Par ailleurs, d’après le groupe d’infectiologues, l’hypothèse selon laquelle l’aluminium contenu dans les vaccins diffuserait dans le cerveau et y serait responsable de maladies telles que la démence d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson ne repose sur aucun fait scientifique, comme l’a constaté l’Académie de Médecine dans un rapport de 2012 et le Haut Conseil de la Santé Publique dans un rapport en 2013.
De plus, selon la SPILF, le formaldéhyde évoqué dans l’appel est effectivement un produit reconnu comme cancérigène par l’ensemble des États ; c’est également un agent irritant. Mais cette toxicité n’apparaît pour des quantités plusieurs milliers de fois plus importante que les traces présentes dans le vaccin.
En outre, la société de pathologie infectieuse insiste sur le fait que du fait de leur mode de fabrication, certains vaccins contiennent à l’état de traces certains antibiotiques, ceux-ci sont présents dans des quantités plusieurs milliers de fois plus faibles que celles utilisées pour traiter des infections.
D’après la SPILF, les vaccins ne fonctionnent pas non plus en « déclenchant » une tempête immunitaire comme il est dit dans l’appel : la stimulation par notre environnement (microbes, agents pathogènes) est bien supérieure à celle provoquée par les vaccins.
La société savante souligne enfin que la vaccination du nourrisson par l’hépatite B repose sur une base médicale, réduire au maximum la circulation du virus dans la population en augmentant la couverture vaccinale, et rappelle qu’il existe une indemnisation effectuée par l’État en cas d’effet indésirable du vaccin.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque