« Bien que le scorbut soit devenu très rare aujourd'hui, plus de 40 000 dosages de vitamine C ont été réalisés en 2016 », alerte la Haute autorité de santé qui vient de publier une fiche de bon usage sur ce sujet.
Pour les experts, l'utilité de ce dosage est fortement limitée, le manque de standardisation des conditions de réalisation et la grande variabilité des résultats selon le laboratoire pouvant entraîner un risque de surdiagnostic de déficit ou de carences.
La suspicion clinique de scorbut, seule indication valable
En conséquence, « le dosage de la vitamine C n'a d'intérêt que pour confirmer un diagnostic de scorbut déjà envisagé sur la base de l'examen clinique du patient » conclut la HAS.
Ces patients étant généralement pris en charge en milieu hospitalier, la HAS estime par ailleurs qu’une inscription de ce dosage à la Nomenclature des actes de biologie médicale n’est pas nécessaire.
Dans les autres situations cliniques évaluées (chirurgie bariatrique, maladie malabsorptive, dénutrition, nutrition artificielle, dialyse), la HAS conclut à l'absence d'intérêt du dosage de la vitamine C. Ces indications font pourtant régulièrement l'objet de ce dosage dans les établissements de santé, comme le montre une enquête de la HAS réalisée auprès des plus gros prescripteurs.
Traitement empirique
En en cas de suspicion de carence, la HAS estime en revanche qu'un traitement empirique, sans dosage préalable, « est dans la majorité des cas adapté » dans ces situations. « Une supplémentation systématique des patients en multivitamines et/ou des conseils alimentaires appropriés (lorsqu’une alimentation orale est possible) semblent constituer une alternative efficace et sans danger au dosage de la vitamine C ».
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation