Avant d’être source d’économies à moyen terme, la prévention a un coût.
Chaque année, l’ensemble des actions de prévention (consultations, analyses, médicaments, campagnes institutionnelles) représente une facture globale d’environ 13 milliards d’euros, selon l’analyse des « comptes nationaux de la santé » en 2012 et 2013 publiés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).
En 2012, les dépenses de prévention sur le seul champ des médicaments, dispositifs médicaux et soins de ville, se sont élevées à 8,5 milliards d’euros (dont 6,2 milliards pris en charge par l’assurance-maladie).
Cette enveloppe probablement sous-estimée recouvre les soins de ville (hors sages-femmes, auxiliaires médicaux et cures thermales) pour 3,5 milliards d’euros (dont 2,2 milliards au compte des médecins). L’étude observe que 7 % des soins dentaires est de nature préventive (détartrage, polissage), une part qui se hisse à 14 % pour les analyses de biologies (bilans lipidiques, dépistages...).
Les dépenses de prévention en médicaments sont supérieures et s’élèvent à 4,8 milliards d’euros (majoritairement des antihypertenseurs et hypolipémiants), suivis des vaccins et contraceptifs (500 millions d’euros chacun). Les dépenses en biens médicaux relatives à la prévention (escarres, contention veineuse, stérilets) sont estimées à 130 millions d’euros.
L’État premier financeur de la prévention institutionnelle
Le coût de la prévention institutionnelle est, lui, établi à 5,8 milliards d’euros en 2013, soit 2,4 % de la dépense courante de santé. La prévention individuelle primaire (vaccination organisée, protection maternelle et infantile, médecine du travail) et secondaire (plan cancer, bilans bucco-dentaires) a coûté 3,4 milliards d’euros tandis que la prévention collective (lutte contre addiction, campagne de sensibilisation) a été estimée à 2,4 milliards d’euros.
L’État et les collectivités sont les principaux financeurs de la prévention institutionnelle (60 %), devant le secteur privé (25 %) et la Sécurité sociale (15 %).
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