DIMANCHE PROCHAIN, 12 février, l’Ordre des médecins de Paris procédera au renouvellement de la moitié de ses conseillers. Ce scrutin s’inscrit dans la logique de la réforme issue de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires). Les conseillers ordinaux étaient auparavant renouvelés par tiers tous les deux ans, ce qui, aux yeux du président de l’Ordre national, le Dr Michel Legmann, « induisait un climat de campagne électoral permanent ». Ils sont dorénavant remplacés par moitié tous les trois ans.
Le Dr Irène Kahn-Bensaude, présidente de l’Ordre parisien, remet son mandat de conseiller ordinal de Paris en jeu au cours de ce scrutin, ainsi que deux secrétaires généraux adjoints, les Drs Jean-Jacques Avrane et Nathalie Regensberg.
Climat apaisé.
Le Dr Kahn-Bensaude avait été élue présidente à la suite des soubresauts qu’avait connus l’Ordre parisien fin 2007. Un rapport de l’IGAS avait révélé de nombreux dysfonctionnements ainsi qu’une ambiance peu confraternelle entre les membres du bureau. Depuis son élection, le Dr Kahn-Bensaude a eu le mérite de ramener le calme au sein de l’institution parisienne.
Candidate à sa succession, elle présente une liste de 16 candidats. « Une liste apolitique et non syndicale, précise-t-elle au « Quotidien », qui se veut représentative de l’ensemble de la profession ». Si elle est réélue, Irène Kahn-Bensaude entend mettre en place une médecine préventive - ou médecine du travail - pour les praticiens libéraux parisiens, réputés ne pas consulter pour leurs propres maux. Elle veut également instaurer une éducation à la maltraitance afin de permettre aux praticiens parisiens de mieux la déceler. Quant à son bilan, à l’écouter, il n’est pas mince : « Alors que l’Ordre n’était plus en état de fonctionner à mon arrivée, il y a aujourd’hui un conseiller chaque jour présent pour répondre aux demandes des médecins. Par ailleurs, lors de plaintes ordinales déposées par les patients contre des praticiens, nous arrivons à un taux de conciliation de l’ordre de 50 %. Enfin, l’Ordre est en état de marche, et c’en est fini des guerres internes ».
Le Dr Olivier Esnault, qui présente une liste concurrente, ne nie pas que le climat s’est apaisé. « C’est vrai que nous travaillons en bonne harmonie », reconnaît-il. Son objectif, qui l’a poussé à présenter une liste ne comprenant que douze noms, c’est de « faire entrer des jeunes au conseil départemental ». « En 2008, à la suite des remous internes à l’Ordre, ajoute-t-il, on parlait de renouveler en profondeur les membres de l’institution, mais ça n’a pas été le cas ».
Pas d’installation en libéral à Paris.
Actuellement conseiller ordinal de Paris, le Dr Esnault, 48 ans, fixe ses priorités. « Personne ne s’installe en libéral à Paris, regrette-t-il, et ce ne sont pas des conseillers ordinaux retraités de la médecine qui vont y remédier. Il faut aussi réguler la publicité des sites médicaux sur internet et les réseaux sociaux. L’Ordre est plutôt timide sur ce sujet, il faut mettre en place une cellule d’enquête ». Plus généralement, il estime que « l’Ordre ne peut plus rester dans sa tour d’ivoire. Il doit être en phase avec les autres instances médicales comme les URPS [unions régionales des professionnels de santé], les syndicats, les doyens et les facultés de médecine ».
D’une liste à l’autre, la consigne est passée à tous les médecins parisiens : « Votez ! ». Car sur les 23 501 praticiens inscrits au tableau de l’Ordre de Paris, seuls 2 800 avaient retourné leur bulletin de vote le week-end dernier. Lors du précédent scrutin, 4 500 bulletins avaient été dépouillés.
Tous les médecins parisiens ont reçu par courrier il y a une dizaine jours les bulletins de vote et les professions de foi des deux listes. Les derniers bulletins pris en compte devront être reçus au plus tard ce dimanche à 10h30. Les médecins retardataires peuvent déposer leur vote à l’Ordre de Paris, 105 boulevard Péreire 75017. Le dépouillement se fera dans la foulée.
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