La scène se déroulait il y a un an au Mobile word congress de Barcelone, grand-messe qui est un peu à la téléphonie mobile ce que l’ASCO est à la cancérologie mondiale. Ce 27 février 2019, un médecin espagnol réalisait en public la première chirurgie d’une tumeur intestinale monitorée à distance avec l’équipe d’une clinique située à 5 km de là. Démonstration censée illustrer ce que la 5G pourrait apporter demain au monde médical. Car la e-santé devrait être l’une des bénéficiaires de cette nouvelle technologie qui rendra possible la multiplication des interventions à distance, facilitera la télésurveillance et favorisera le boom de la téléconsultation et le transfert des données de santé. Patience, il faudra encore quelques années avant que cette dynamique révolutionne les pratiques. D’autant que la France accuse sur ce chantier du retard sur ses voisins.
Mais n'anticipons pas. Alors que les opérateurs se bousculent dans l'Hexagone, l’heure est plutôt aux doutes. Autour de deux thèmes récurrents. D'abord, la place que prendront les équipementiers chinois sur le marché national interroge. Il y va de notre indépendance et la confidentialité des communications. Une menace sérieuse, mais qui ne concerne guère le monde du soin, quoique…
Ensuite, les incidences possibles sur la santé de la population interpellent directement les soignants. Dix ans après l'étude Interphone, le débat refait surface avec la 5G. Et les experts planchent tout juste sur la question. Même si, à ce jour, les données de la littérature scientifique sont trop modestes pour conclure, sans attendre, les associations mobilisent. En Suisse, elles sont parvenues à freiner le déploiement des antennes 5G. En France, pétition et recours ont déjà été initiés. Il faudra pourtant attendre 2021 pour connaître les résultats de l’évaluation de l’ANSES sur les effets des fréquences – plus élevées et à portée plus courte — utilisées par la 5G. À cette échéance, le chantier sera déjà lancé et son déploiement irréversible… Décidément, le temps des scientifiques n'est pas celui des décideurs.
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