Les objets connectés ont envahi la sphère de la nutrition. Les promesses de l’apprentissage du « manger équilibré », du contrôle et de la perte du poids attirent de plus en plus d’utilisateurs. « Dans le domaine de la nutrition, les objets connectés correspondent à une mode, mais aussi, au besoin actuel de tout quantifier : le nombre de pas effectués, le poids, la quantité de calories ingérées… Il y a quelque chose de rassurant, pour le patient, dans le fait de vouloir tout structurer, hiérarchiser, comptabiliser, y compris son alimentation », souligne le Dr Jacques Fricker, médecin nutritionniste à Paris.
Les fourchettes connectées, par exemple, permettent de contrôler le rythme alimentaire. Celle de la Plateforme Slow Control (10S Fork), par exemple, vibre dès que l’utilisateur mange trop vite. Connectée à une plateforme web ou mobile, elle permet de connaître une multitude de données liés aux repas : heure, durée, rapidité, photo du repas, émotions ressenties… « La fourchette connectée est un moyen ludique pour apprendre à mastiquer, à savourer les aliments et donc, à manger plus lentement », commente le Dr Fricker.
Des balances intelligentes
Pour aider les personnes qui souhaitent perdre du poids, certaines balances connectées proposent de les accompagner dans leur quête d’une alimentation équilibrée. La balance de cuisine NutriTab (Terraillon), par exemple, permet de peser l’aliment puis de le se?lectionner dans la base de donne?es officielle de l’ANSES, gra?ce a? son interaction avec l’application pour smartphones et tablettes Wellness Coach. Cette application calcule les valeurs nutritives de chaque aliment pese? et permet de suivre les apports e?nerge?tiques au quotidien. « Cette balance connectée est intéressante : il faut l’utiliser comme un outil de calcul des valeurs nutritives des produits pour rééquilibrer son alimentation et non comme un guide à suivre à la lettre. Le risque, pour le patient qui utilise de façon exagérée ce type d’objets, c’est de devenir accro, de finir par entretenir un rapport obsessionnel avec la nourriture et les calories », note le Dr Fricker.
Côté salle de bain, le pèse-personne devient lui aussi connecté, ce qui permet de suivre sur son smartphone sa courbe de poids, d’indice de masse corporelle, de masse graisseuse et musculaire. « La courbe de poids obtenue sur smartphone n’apporte rien de plus que celle réalisée sur une feuille de papier ! Par ailleurs, l’examen le plus fiable pour évaluer les conséquences sur la santé de sa corpulence (masse grasse /musculaire) est, à mon sens, la mesure de l’IMC couplée à celle du tour de taille », précise le Dr Fricker.
Les limites du coaching en ligne
En complément de ses objets connectés, Terraillon a mis en place un programme personnalisé de nutrition pendant trois mois, incluant sept entretiens téléphoniques avec un diététicien. Pour en bénéficier, l’utilisateur synchronise un produit Terraillon avec l’application Wellness Coach. De son côté, Weight Watchers propose un coaching en ligne pour aider à la perte de poids : outils Internet illimité, application mobile, vidéos conseils, communauté en ligne… « Les programmes de coaching créés par Terraillon et Weight Watchers peuvent aider nos patients à perdre du poids. Mais ils ne peuvent tenir compte de l’individualité de la personne : sa psyché, son histoire, sa génétique… En outre, ces programmes ne remplacent pas la prise en charge médicale. Je conseille d’ailleurs, aux patients, de présenter les programmes de coaching en ligne et objets connectés de leur choix -à leur médecin généraliste ou nutritionniste- avant de les utiliser. L’objectif de perte de poids doit être donné par le médecin : le coaching en ligne n’est qu’un outil d’aide à la motivation du patient », conclut le Dr Fricker.
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