Le candidat à l'élection présidentielle Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a visité ce vendredi les urgences de Lariboisière (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) pendant près d'une heure, alternant selfies avec les patients et conversation sérieuse avec les médecins. Situé juste à côté de la gare du Nord, ce service enregistre 76 000 passages par an, dont 75 % de patients en situation de précarité. Quelque 250 personnes dont 24 praticiens hospitaliers (en équivalent temps plein) y travaillent. C'est la plus grosse activité d'Ile-de-France.
Le député de l'Essonne est venu voir de ses yeux le fonctionnement d'un logiciel d'aide au diagnostic que le service lancera à la fin du mois. L'enjeu est de réduire le temps d'attente des patients et d'améliorer leur prise en charge. Il se passe en moyenne 4 h 47 entre le moment où un patient entre aux urgences de Lariboisière et sa sortie.
Fluidifier l'aval
Destiné aux infirmières d'accueil et d'orientation, cet outil établit le profil des patients, analyse leurs symptômes puis délivre un premier avis médical qui aide à filtrer les entrées selon leur niveau de gravité. « Avec ou sans logiciel, une infirmière fait ce travail d'enquête en moins de cinq minutes, précise le Dr Loïc Étienne, fondateur de l'outil, au candidat à l'Élysée. Comme le médecin, l'outil est capable de délivrer 350 types de diagnostics. Dans 87 % des cas, les hospitaliers et la machine sont d'accord ! »
L'urgentiste ambitionne de déployer son dispositif dans les hôpitaux et, au-delà, comme un outil de télémédecine dans les déserts médicaux. « Il faut tout de même que ce soit une aide et non un remplacement du médecin », commente Nicolas Dupont-Aignan, séduit par « l'hyper rationalité » de l'outil.
À l'écoute, le candidat a interrogé les urgentistes sur les mesures prioritaires à mettre en place pour leur service. « Il faut à tout prix fluidifier l'aval, a expliqué le Dr Bertrand Galichon, praticien hospitalier. C'est quand le flux de patients n'a pas de sortie que ça devient dangereux. » La cause de l'engorgement n'est-elle pas dans la suppression de lits ? interroge Nicolas Dupont-Aignan. Réponse négative des hospitaliers de l'AP-HP, petite déception du candidat à l'Élysée.
Cesser de culpabiliser les personnels
Après avoir visité rapidement le service – dont il a salué l'organisation –, le candidat a partagé ses impressions avec la presse massée à l'extérieur de l'établissement. « Arrêtons de culpabiliser les personnels et de faire croire aux Français qu'on peut bien soigner avec moins de soignants ! », a tancé le prétendant à l'Élysée. Contrairement à ses cibles préférées, François Fillon et Emmanuel Macron, qui « cassent l'hôpital et la Sécurité sociale » et réclament des « sacrifices » aux personnels en engageant un plan de suppression d'emplois, le candidat souverainiste veut y apporter une « bulle d'oxygène » en investissant « trois à quatre milliards d'euros », dont « un demi-milliard tout de suite pour désengorger les urgences ».
Interrogé sur la ventilation de cette manne, Nicolas Dupont-Aignan a indiqué ne pas proposer « forcément plus de postes ». Mais selon lui, « ne pas en supprimer, ce serait déjà pas mal. »
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