Une fois n’est pas coutume. « Le tout nouveau comité de pilotage de la recertification qui vient d’être mis en place par Agnès Buzyn devrait s’adresser aux représentants de la pneumologie, rassemblés dans la Fédération française de pneumologie [FFP], dès qu’il sera question de notre spécialité, » estime le Dr Yves Grillet, vice-président de la FFP - Conseil national professionnel de pneumologie (FFP-CNPP). Sollicitée de plus en plus régulièrement par les pouvoirs publics, la FFP ne lâchera pas un centimètre de terrain dès lors qu’il sera question de promouvoir, coordonner et accompagner le développement professionnel continu (DPC), et surtout d’évaluer les pratiques professionnelles. Le Dr Grillet a choisi son cheval de bataille. L’évolution des compétences, l’accréditation et la qualité de la pratique professionnelle seront au cœur d’éventuelles procédures de recertification. La FFP-CNPP est en ordre de marche et se concentre déjà sur la qualité et la pertinence des pratiques et des soins. Sur ces différents thèmes, elle organise une réflexion commune et indépendante, et coordonne l’information à destination des pneumologues.
Pas de sanctions, mais une légitime revalorisation
« Nous souhaitons vivement que la FFP soit associée à la réflexion, dès lors qu’il s’agira de certification de pneumologues, avertit le Dr Grillet. Il ne doit pas s’agir d’un examen et d’une charge contraignante pour nos confrères. Imaginons des mécanismes plus valorisants que stigmatisants, et limitons au strict minimum les démarches administratives. » Le vice-président de la FFP n’envisage la recertification que sous l’angle d’une évolution de carrière pour chaque praticien, et d’un progrès pour l’ensemble des spécialistes. « Il faut donc aligner les moyens en face, or pour le moment nous avons peu de visibilité, constate-t-il, implorant au passage Agnès Buzyn de ne pas renouveler certaines erreurs passées. La formation médicale continue obligatoire et le DPC ont mis vingt ans à se mettre en place ; les résultats sont plus ou moins satisfaisants, et les moyens restent insuffisants. Alors, avant d’ajouter une couche au mille-feuille, mettons-nous autour d’une table pour en discuter. »
exergue : « Il ne doit pas s’agir d’un examen et d’une charge contraignante »
Entretien avec le Dr Yves Grillet, vice-président de la FFP-CNPP
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