Diététiciens, infirmiers, orthophonistes, kinés… et pharmaciens ! Au total, 17 professions paramédicales – et les officinaux – peuvent aujourd’hui effectuer certains soins à distance. Un décret, publié le 4 juin au « Journal officiel », complété par un arrêté, entérine l’ouverture du télésoin aux pharmaciens et auxiliaires médicaux, en précisant les conditions de mise en œuvre et de prise en charge.
Dès mars, la Haute Autorité de santé (HAS) avait publié les critères d’éligibilité à la télésanté et les recommandations pour son bon usage, sa qualité et sa sécurité. Il restera toutefois aux professions concernées de mener à bien les négociations tarifaires avec la CNAM pour mettre en place le télésoin dans le cadre commun du remboursement.
Encadrement
En pratique, auxiliaires médicaux et pharmaciens pourront ainsi réaliser des actes à distance, en visio, « à l'exclusion des soins nécessitant un contact direct en présentiel entre le professionnel et le patient, ou un équipement spécifique non disponible auprès du patient », précise l’arrêté associé.
S'agissant des pharmaciens, les soins à distance éligibles restent limités. Il peut s’agir de conseils à la délivrance – et d’explication de traitement – à la suite d’une téléconsultation, lorsque le patient adresse son ordonnance à l’officine, qui prépare la commande. Autres actes concernés par le télésoin : les entretiens pharmaceutiques asthme et AVK, et le bilan partagé de médication. Des services déjà réalisés à distance depuis le début de la crise sanitaire, à titre dérogatoire, dans le cadre de l’état d’urgence. La publication du décret vient pérenniser cette évolution.
Un « tournant décisif » pour la Société française de santé digitale
Dans tous les cas, le recours au télésoin devra être le fruit d’une « décision partagée » entre le professionnel de santé et le patient concerné.
Le pharmacien ou l'auxiliaire médical intervenant en télésanté devra inscrire « dans le dossier du patient et, le cas échéant, dans le dossier médical partagé » le compte-rendu du télésoin, les actes et les prescriptions effectués dans ce cadre, son identité, la date et l'heure de l'activité de télésoin ou encore, le cas échéant, les incidents techniques rencontrés.
Autre règle : les tarifs des activités de télésoin réalisées par les auxiliaires médicaux comme par les pharmaciens « ne peuvent être supérieurs à ceux fixés pour les mêmes activités mettant physiquement en présence le professionnel de santé et le patient ».
La Société française de santé digitale (SFSD) a salué « un tournant décisif dans la structuration du parcours de santé en France », avec ces règles du jeu définissant les activités de télésoin pour les pharmaciens et 17 professions d’auxiliaires médicaux. « Ce nouveau maillon fort de la chaîne de santé participe à la coordination des acteurs et à la fluidification des parcours, notamment pour les patients vulnérables ou isolés », se félicite la SFSD.
* Professions concernées par le télésoin − audioprothésistes, diététiciens, épithésistes, ergothérapeutes, infirmiers, manipulateurs d’électroradiologie médicale, masseurs-kinésithérapeutes, ocularistes, opticiens-lunetiers, orthopédistes-orthésistes, orthophonistes, orthoprothésistes, orthoptistes, pédicures-podologues, pharmaciens, podo-orthésistes, psychomotriciens, techniciens de laboratoire médical
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