Le procès du Dr Bonnemaison a fait couler beaucoup d’encre. De nombreux collègues (dont le Dr Delaunay) ont pris position pour défendre becs et ongles notre confrère.
Néanmoins, il est nécessaire d’étudier la chronologie des faits en rapport avec cette histoire.
Tout d’abord, les plaintes concernant notre confrères émanent du service (et plus particulièrement des infirmières) dans lequel ce dernier travaillait.
De plus il a été établi que pour abréger les souffrances des patients, le Dr B. a utilisé du curare.
Ces deux éléments doivent nous faire quelque peu réfléchir, et nous poser plusieurs questions :
- Comment est-il possible de travailler seul au sein de l’hôpital, et de prendre de telles décisions sans avoir l’assentiment de l’équipe ?
- Le recours au curare dans le cas « d’une sédation terminale » n’est pas, je le pense, la meilleure des solutions. Le patient (même s’il n’est pas forcément conscient de son devenir) garde ses facultés mentales, mais ne peut réagir. On substitue à la souffrance physique la souffrance morale.
À la lumière de ces éléments, je pense qu’il faut, avant de soutenir de manière inconditionnelle notre confrère, réfléchir. Vouloir abréger les souffrances d’un patient ne part pas forcément d’une mauvaise intention. Cependant, avant de recourir à quelconque moyen pour arriver à cette fin, il faut savoir communiquer avec son équipe (on ne peut pas faire de manière convenable des soins palliatifs seuls !), et utiliser des thérapeutiques validées dans cette pratique.
Aussi, contrairement à de nombreux confrères, je ne soutiens pas notre collègue, et reste ferme quant à la pratique de notre métier. Nous agissons pour le bien du patient, nous ne sommes pas des dieux, et parfois nous pouvons avoir un comportement qui n’est pas en accord avec les bonnes pratiques. Dans ces conditions, nous devons savoir nous confier à d’autres professionnels de santé, ou nous informer des conséquences que peuvent avoir certains de nos actes.
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