Parmi les études du « BEH », celle réalisée en 2008 dans le Bas-Rhin montre le rôle décisif de l’autopsie et des investigations pour différencier les cas de mort violente des cas de mort naturelle. « Le déclin de l’autopsie hospitalière participe à la méconnaissance des causes de décès », relèvent Christian Hervé et Patrick Chariot. D’où la place grandissante de l’autopsie judiciaire. L’analyse rétrospective de 149 cas dans lesquels une autopsie a été réalisée montre que 64 % d’entre eux ont été classés en mort violente, dont 26 % à partir de la seule levée du fait des lésions externes visibles ou internes mais visibles à la radioscopie. Dans 76 % des cas, aucune lésion n’était visible et des investigations supplémentaires ont été nécessaires (autopsie, analyses toxicologiques, analyses anatomopathologiques, analyse limnologique à la recherche d’algues microscopique pour les noyades). Dans 3 % des cas, malgré la réalisation d’examens complémentaires, aucune cause n’a pu être établie, essentiellement des bébés, pour lesquels le diagnostic de mort inexpliquée du nourrisson a été retenu. Mais l’étude permet surtout de montrer que « l’absence de lésions n’exclut pas une mort violente et de ce fait un éventuel homicide ». Or dans 6 % des cas, les investigations complémentaires, dont la réalisation ne peut être ordonnée que par le magistrat, n’ont pas été demandées.
Les morts violentes prises en charge par les instituts médico-légaux sont à l’origine d’une sous-déclaration des suicides. Une analyse récente des décès enregistrés en 2006 par le CépiDc en « causes inconnues » – 12 057 survenus cette année-là – a montré que la plupart d’entre eux étaient en fait des suicides. La sous-déclaration des suicides est due à la non-transmission à l’INSERM des informations sur les causes de décès par les instituts médico-légaux, qui mettent en avant le secret de la procédure judiciaire.
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