Le juge des tutelles de Reims a désigné Rachel Lambert comme tuteur pendant 10 ans de son mari Vincent, en état végétatif depuis son accident de la route en 2008. L'ancien infirmier psychiatrique aura comme subrogé-tuteur l'Union départementale des associations familiales (UDAF) de la Marne.
Le magistrat rémois a motivé la désignation d'une tutelle par « l'état de santé » de Vincent Lambert, dont « l'altération des facultés personnelles n'apparaît manifestement pas susceptible de connaître une amélioration selon les données acquises de la science ».
Même si Rachel Lambert s'est montrée, ces dernières années, favorable à un arrêt des traitements qui maintiennent en vie son mari (par ailleurs validé par le Conseil d'État et la Cour européenne des droits de l'homme), à la différence des parents de Vincent et d'une partie de la fratrie, la décision médicale appartient toujours au CHU de Reims. L'équipe médicale avait l'été dernier suspendu la procédure collégiale en raison du climat délétère et avait demandé la saisie du procureur.
La désignation de Rachel Lambert rend peut probable en revanche le transfert de Vincent Lambert dans un autre établissement, transfert que souhaitaient les parents.
« Ce n'est pas la bonne décision. Désormais, Rachel est la seule à représenter son mari notamment à l'hôpital, elle est à la fois juge et partie. Nous étions d'accord pour la nomination d'un tuteur, mais pas pour que ce soit Rachel », a déclaré l'avocat des parents Me Jean Paillot.
Convaincu que son oncle n'aurait jamais souhaité d'acharnement thérapeutique, François Lambert a salué la décision. « C'est un signe qu'aucune amélioration de l'état de santé de Vincent n'est possible, et que ce ne sont pas les parents qui choisiront son lieu de vie », a-t-il expliqué.
« Cette décision constate que Rachel Lambert n’a pas déchu depuis 8 ans qu’elle gère les intérêts de son mari. Elle ne changera pas la situation en place : le tuteur n’a pas à décider du changement du lieu de vie (décision réservée au juge) et n’est pas plus décisionnel dans la fin de vie (son avis est recueilli comme celui des membres de la famille) » a réagi l'avocat du neveu, Me Gérard Chemla, appelant le CHU à terminer la procédure de consultation.
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