AU COURS de l’assemblée générale extraordinaire de l’Ordre des médecins (CNOM), réunie à Paris, les conseillers nationaux et les délégués des départements ont débattu dans un climat agité des propositions de l’institution, rendues publiques fin mai, sur l’encadrement de la liberté d’installation et du secteur II. Soucieuse de calmer le jeu après la levée de boucliers provoquée, l’Ordre a convenu d’un moratoire sur ces propositions...jusqu’à la mi-octobre. « Il convient d’approfondir la réflexion, et ce, sans délai », précise le CNOM. L’institution, qui estime avoir levé « deux tabous » avec ses recommandations, invite les conseils départementaux à se réunir pour envisager eux aussi des solutions. Une prochaine AG aura lieu à Paris le 13 octobre pour trancher.
« Méthode stupide ».
Si les propos officiels se veulent apaisant, des participants à cette séance affirment que nombre de conseils départementaux ont vivement critiqué le mode de communication et de fonctionnement insuffisamment collégial du CNOM et de sa direction. Un responsable d’ordre départemental juge que « c’était plus la méthode qui était stupide que les thèmes abordés ».
Pour le Dr Hervé Guiter, secrétaire général du conseil régional de l’Ordre de Midi-Pyrénées, « les conseillers nationaux ont compris qu’ils avaient mis la charrue avant les bœufs en publiant ces recommandations sans concertation ». Cette région avait été en pointe dans la contestation en publiant un communiqué demandant aux conseillers nationaux de remettre en jeu leur mandat. « Samedi dernier, nous n’avons pas souhaité faire une remise en cause frontale, précise le Dr Guiter, puisque le président Legmann (président de l’Ordre national) a reconnu son erreur ».
Comme beaucoup d’autres responsables ordinaux locaux, le Dr Guiter ne dénie pas à l’Ordre national le droit de se positionner sur ces questions (démographie, dépassements) mais il lui reproche de l’avoir fait dans son coin, au risque de semer le trouble dans la profession notamment chez les jeunes. L’Ordre de Midi-Pyrénées a mis en place sa feuille de route. « Tous les conseils départementaux de la région vont se réunir et discuter avec les étudiants et les jeunes médecins », précise Hervé Guiter. Le 30 août, le conseil régional fera la synthèse des propositions qui lui auront été soumises et les fera parvenir à l’Ordre national. « C’est comme ça que ça aurait dû se faire dès le début », estime-t-il.
Des soutiens aussi au Dr Legmann.
D’autres départements, le plus souvent ruraux et en proie à des difficultés d’accès aux soins, ont apporté leur soutien au Dr Legmann, plaidant pour davantage de régulation. Le Dr Jean-Marcel Mourgues, président du conseil ordinal du Lot-et-Garonne, juge que « si l’on peut reprocher une mauvaise communication à l’Ordre national, ce débat constitue une urgence absolue ». Le Lot-et-Garonne va lui aussi se réunir et consulter les jeunes, mais son président prévient que ses préconisations seront « très probablement » comparables à celles émises par le national. La Haute-Saône, l’Eure ou encore la Dordogne seraient sur la même ligne de régulation. « Les putschistes sont rentrés à la caserne, conclut-il en référence à ceux qui voulaient en découdre. On ne peut plus reculer ».
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