L’ORDRE DES MÉDECINS organisait mardi dernier un débat intitulé « Les jeunes médecins et l’exercice de la médecine : quel avenir ? ». Invitée du débat, Élisabeth Hubert, qui a récemment remis au président de la République son rapport sur la médecine de proximité, a rappelé qu’il y a « beaucoup d’ignorance, de réticences et de fantasmes autour de la médecine générale » et déploré que « malheureusement, rien (ne soit) fait pour les lever ». Le Dr Michel Legmann, président du CNOM, a fait valoir pour sa part que « les jeunes étudiants sont confrontés beaucoup trop tard à leur futur métier ». « Il faut leur faire faire des stages plus tôt et les sortir des murailles des CHU », a-t-il plaidé. Quant au Dr Alan Charissou, président de l’association de remplaçants REAGJIR, il a estimé que si le paiement à l’acte représente 95 % du revenu des généralistes, « il ne correspond plus aux besoins des soins primaires ». Alan Charissou plaide pour une rémunération mixte, alliant le paiement à l’acte à des forfaits d’équipement et de missions, et à une part de rémunération à la performance.
La tribune était trop belle pour le syndicat Union Généraliste (UG). Celui-ci a en effet toujours soutenu le Dr Xavier Tarpin, récemment condamné à un mois de suspension d’exercice par la section disciplinaire du CNOM pour refus de déférer à une réquisition, alors que ce médecin avait été précédemment blanchi du même chef d’accusation par le TGI de Lyon. Union Généraliste a donc profité du débat organisé au siège de l’institution ordinale pour rappeler qu’à ses yeux, l’organisation actuelle de la PDS – et les contraintes qui en découlent, comme les réquisitions – constitue un frein à l’installation des jeunes en libéral. Prenant la parole, le Dr Jean-Paul Hamon, coprésident d’UG, a rappelé dans quelles circonstances le Dr Tarpin avait été suspendu d’exercice (« le Quotidien » du 10 janvier). « En ne tenant aucun compte de la décision de justice qui avait pourtant précédemment blanchi Xavier Tarpin, s’est exclamé Jean-Paul Hamon, et en le condamnant malgré tout à un mois de suspension d’exercice, l’Ordre s’est érigé en juridiction d’exception et montre qu’il méprise les médecins. En condamnant ce médecin harcelé, réquisitionné six fois un 24 décembre et un 31 décembre, l’Ordre est loin de remplir sa mission. »
Prenant peu après la parole, le Dr Patrick Romestaing, conseiller national et président du CDOM du Rhône, du ressort du Dr Tarpin, a pour sa part estimé que dans son département « il y a 48 secteurs sans problème, et un où il y en a [celui du Dr Tarpin, NDLR] ». Patrick Romestaing a rappelé que les sections disciplinaires de l’Ordre étaient toutes placées sous l’autorité d’un magistrat issu du Conseil d’État, et insisté sur le fait que la juridiction ordinale était indépendante des juridictions civiles.
UG demande, pendant qu’il en est encore temps, la levée de la sanction qui frappe le Dr Tarpin depuis le 1er janvier jusqu’à la fin du mois.
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