LE Dr XAVIER TARPIN a été récemment condamné à trois mois d’interdiction d’exercice (dont un mois ferme) par la chambre disciplinaire du conseil national de l’Ordre des médecins pour refus de déférer à une réquisition dans le cadre de la permanence des soins. Cette réquisition avait pourtant été précédemment jugée illégale par le Tribunal de grande instance (TGI) de Lyon. La polémique, qui avait fait grand bruit à l’époque (« le Quotidien » du 2 novembre dernier), n’a pas empêché l’instance disciplinaire de maintenir sa décision malgré les remous. Si plusieurs conseils départementaux s’étaient émus du jugement de la chambre disciplinaire de l’Ordre, l’institution nationale avait pour sa part justifié la sanction en rappelant qu’à sa date d’exécution, la réquisition n’avait pas été encore jugée illégale par le TGI, si bien qu’elle gardait toute sa force et que le médecin rhônalpin aurait dû y déférer.
Chez le Dr Tarpin, depuis le 1er janvier (date de début de la sentence), un message laconique prévient que le cabinet est fermé jusqu’au 31 janvier et rouvrira le 1er février à 8 heures « Il est un peu déprimé par la mesure et en souffre moralement », précise au « Quotidien » le Dr Marcel Garrigou-Grandchamp, responsable de la cellule juridique du syndicat UG (Union Généraliste) dont est membre le médecin suspendu.
Xavier Tarpin, sitôt connue la sentence ordinale, s’était tourné ver le Conseil d’État pour faire annuler cette décision qu’il juge illégale. Mais le silence de la juridiction administrative, qui prend son temps pour statuer, l’a privé de cet espoir. « Le Conseil d’État est la seule juridiction qui peut casser la décision de l’Ordre », précise le Dr Garrigou-Grandchamp qui semble certain de l’issue positive « tant la décision de l’Ordre est entachée de fautes à tous les étages ». « Mais, ajoute-t-il, le Dr Tarpin n’en aura pas moins effectué la peine injustement infligée. » Selon le Dr Garrigou-Grandchamp, l’Ordre du Rhône, du ressort du Dr Tarpin, aurait fourni à la DDASS des listes de médecins réquisitionnables incomplètes et la chambre disciplinaire se serait auto-saisie illégalement, la loi ne lui en donnant pas le droit au moment des faits.
Quoi qu’il en soit, les soutiens de Xavier Tarpin s’organisent. Sur un site internet baptisé... STO (www.sauvonstarpindelordre.com), près de 250 médecins ont déjà apporté leur soutien à sa cause depuis le 1er janvier. Parmi eux, six conseillers ordinaux et quatre conseils départementaux (Calvados, Loire-Atlantique, Manche et Yonne). Des dons doivent permettre à Xavier Tarpin de passer le mois de janvier, au cours duquel il n’aura aucun revenu mais continuera à payer tous les frais inhérents à son activité. Selon le Dr Garrigou-Grandchamp, 7 500 euros auraient déjà été collectés. Et après ? Nul ne le sait, mais Marcel Garrigou-Grandchamp assure que son confrère n’en restera pas là : « Il ira devant la Cour européenne de justice pour réclamer à l’Ordre des dommages et intérêts. »
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?
Endométriose : le ministère de la Santé annonce une extension de l’Endotest et un projet pilote pour la prévention