On connaît Patrick Pelloux comme bouillonnant président de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), hospitalier expert habitué des plateaux télé et chroniqueur irrévérencieux (Siné Mensuel après Charlie Hebdo).
On le connaît moins comme écrivain passionné d'histoire. Cette facette se révèle dans un ouvrage qui compile une série de 21 chroniques sur les derniers jours d'hommes et femmes qui ont fait l'Histoire — du moins dans l'esprit de l'urgentiste du SAMU parisien, dont le savoir médical éclaire les faits couchés sur le papier.
On lit la vie, et surtout la mort, de Vincent Van Gogh qui tenta de se suicider à plusieurs reprises à une époque ou mettre fin à ses jours était puni par la loi et où la psychiatrie se limitait à l'internement. Se tirant volontairement une balle dans le thorax, le peintre est soigné avec une bobine à induction, « une pratique aussi folle qu'irréaliste et totalement inutile qui consistait à envoyer au patient du courant électrique », écrit l'urgentiste. Et Verlaine, grand adepte du tourisme médical ! Tenon, Broussais, Bichat… « D'une certaine manière, écrit le Dr Pelloux avec malice, l'Assistance publique a contribué aux créations du maître de la poésie. »
La Commune et les ambulances
La chronique la plus longue est celle qui personnalise la Commune de Paris, racontée par les archives de « l'AP », déjà située Avenue Victoria. On y voit se monter, au plus fort de l'insurrection, ce qu'on appelait des « ambulances », soit une centaine d'hôpitaux de campagne mobiles, placés au plus près des zones de combat, où exerçaient les médecins et chirurgiens hospitaliers avec le soutien d'ordres religieux pour le relevage et le brancardage des blessés. « Ces ambulances marquent l'invention de l'adaptation d'un système de santé car si les lits de chirurgie dans les hôpitaux étaient fixes, l'AP pouvait multiplier le nombre d'ambulances autant que de besoin », apprend-on. Pour le reste, famine, scorbut, typhoïde, insuffisances cardiaques, tuberculose et alcoolisme sont le lot quotidien des soignants parisiens.
Mahomet, Marie-Antoinette, Félix Faure, Frida Kahlo… La mort est éclectique chez l'écrivain Pelloux. Qui termine 300 pages par celle de son ami Charb, celui qui « n'aurait pas dû mourir à 47 ans ».
« Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux, les derniers jours des grands hommes », Patrick Pelloux, Robert Laffont, 333 pages, 20 €
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