LES RELATIONS entre le conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) et les syndicats d’étudiants et d’internes ne s’améliorent que très lentement. Avant l’été, l’Ordre avait lancé une bombe en proposant qu’à l’issue du post-internat, tout jeune médecin désireux de s’installer en libéral soit tenu d’exercer pendant cinq ans dans la région de délivrance de son diplôme, son lieu d’exercice étant déterminé par l’ARS en fonction des besoins démographiques.
Outre le caractère cœrcitif de cette idée, les jeunes médecins reprochaient à l’Ordre national d’avoir agi sans aucune concertation. Face au tollé, l’institution calmait le jeu en proposant un moratoire sur ses propositions, et en renvoyant ses décisions à une assemblée générale prévue le 13 octobre. Deux groupes de travail, l’un sur la formation et l’autre sur l’exercice, étaient mis sur pied début juillet entre le conseil national et les syndicats de jeunes. Les ordres départementaux étaient priés de faire des propositions sur les mêmes sujets.
Méfiance.
Mais l’affaire a laissé des traces. Dès l’annonce des groupes de travail, le SNJMG (syndicat national des jeunes médecins généralistes) faisait part de son refus de travailler avec l’Ordre, regrettant que ce dernier ait décrété un moratoire sur ses recommandations, au lieu d’un abandon pur et simple.
De son côté, l’ISNIH (Intersyndical national des internes des hôpitaux) suspendait sa participation aux travaux dès le 25 juillet, reprochant au CNOM de n’avoir mis en place les groupes de travail que « pour apaiser la colère attisée par ce dernier auprès de nos jeunes confrères ».
Les deux autres organisations de jeunes médecins ne débordent pas non plus d’enthousiasme. Emmanuel Bagourd, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG), juge l’Ordre « réceptif » aux propositions incitatives formulées par les médecins en formation. Il se déclare « raisonnablement optimiste » pour la suite. Mais Pierre Catoire, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), est sur ses gardes. « Vu les différends qui nous opposent encore à l’Ordre, nous avons décidé de continuer à travailler avec eux dans les groupes de travail...mais de ne pas signer le document final ».
L’Ordre de son côté calme le jeu. Selon le Dr Patrick Romestaing, président de la section santé publique au CNOM, les groupes de travail communs avec les deux syndicats de jeunes encore présents se sont réunis fin juillet dans un climat apaisé. « Les jeunes souhaitent des mesures incitatives, précise-t-il, nous travaillons ensemble en tentant de faire la synthèse entre notre mission de santé publique et leurs aspirations ». L’Ordre national et les syndicats de jeunes médecins qui discutent encore avec lui se retrouveront dans les prochains jours. Le 13 octobre, le CNOM fera la synthèse de cette concertation, en tenant compte aussi des contributions des ordres départementaux. La messe n’est pas dite.
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